L'Art Urbain, ou Street Art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue, ou dans des endroits publics, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la réclame, le pochoir, la mosaïque, les stickers, le yarn bombing (pièces tricotées) ou les installations. C'est principalement un art éphémère vu par un très grand public.
La généalogie de l'art urbain est multiple et complexe. Il existe depuis les années 1960 une prise en compte de l'environnement urbain dans la création contemporaine.
L'une des premières expériences est l'organisation d'un symposium international de sculpture, en 1968 à Grenoble, qui impulse la création de dizaines d'œuvres dans la ville, dont celles de Mizui, Vasarely, Calder… En 1972, à Villeneuve de Grenoble, des plasticiens sont contactés pour participer à la conception du volume de la galerie de l'Arlequin. Des contacts sont pris avec Jean Dewasne mais la tentative tourne court. La décoration est finalement confiée à Henri Ciriani et Borja Huidobro. Une fresque est réalisée sur la nouvelle bourse du travail par Ernest Pignon-Ernest, considéré comme l'un des précurseurs de l'art urbain. D'autres expériences sont imaginées dans les villes nouvelles, comme à Évry, en 1972, et à Marne-la-Vallée.
L'art urbain puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la bande dessinée ou l'affiche. Selon Alain Weill, spécialiste mondial de l'affiche, l'essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'après-guerre comme Raymond Savignac, en France, que dans celles des dessinateurs de la contre-culture américaine tels Robert Crumb ou Vaughn Bodé, tous deux figures de proue du comics underground depuis les années 1960.
L'art urbain commence à s'épanouir en France à partir de Mai 1968.
Les buts sont variés : dans le cas du graffeur, il s'agit principalement d'apposer son nom ou « blaze » ; dans le cas du Street Art il s'agit d'une image, "d'une signature visuelle" quelle que soit la méthode. On peut citer les affiches peintes de Jean Faucheur, les sérigraphies de Ernest Pignon-Ernest, les pochoirs de Miss.Tic ou de Jef Aérosol, les autocollants de Clet Abraham, les collages de Kim Prisu petites peintures uniques sur divers support, les peintures au pinceau de Jérôme Mesnager ou celles à l'aérosol de M. Chat ou bien encore les photographies d'Antonio Gallego. D'autres sont motivés par l'expression de messages. Leurs intentions sont politiques comme les membres du groupe VLP (Vive La Peinture) qui collent leur fameux Zuman Kojito dans les rues de Paris surmonté de bulles lui faisant dire des phrases fondamentales du type : « J'existe », « Je résiste », « Je suis un morceau d'utopie », etc. Leur identité visuelle reste cependant bien reconnaissable.
La plupart des artistes souhaitent avant tout s'exprimer et que leurs œuvres soient vues par la foule des usagers de l'espace public qui finit par mémoriser ses "signature visuelle", leur permettant d'accéder à une forme de célébrité individuelle à laquelle ils aspirent le plus souvent. Il existe des exceptions. Yann Dumoget par exemple, inverse la pratique du tag. Au lieu de réaliser des graffitis dans l’espace public, il demande au public de « graffiter » l’espace intime de ses propres peintures. D'autres, comme Cedric Bernadotte questionnent l'espace public en proposant de se réapproprier un lieu avec des matériaux économiques et accessibles tels que le cellophane. Dans les mouvements récents on trouve le mélange du graffiti et de la vidéo ; ainsi le travail d'un artiste comme Blu qui fait de l'animation depuis la rue.
Le statut juridique du street art est complexe et peut fortement varier selon les pays. Il faut souligner dans certains pays la privation des droits d'auteur d'œuvres qui ont été réalisées dans l'illégalité, comme des graffiti réalisés en France sans l'autorisation du propriétaire du support.
D'après Wikipédia