Aider les ouvriers, renseigner les patrons, les gants connectés de la start-up allemande Proglove tentent de transformer en profondeur le monde de l’industrie.
À première vue, cela ressemble à un accessoire de golf. Le gant connecté mis au point par la start-up ProGlove présente au Pioneer Festival de Vienne n’a pourtant rien du gadget. Armé de capteurs et d’une puce RFID, le wearable enregistre les mouvements des ouvriers dans les usines. À partir de ces données, les constructeurs peuvent améliorer la chaîne de production pour éviter la perte de temps et les répétitions par exemple.
Mais le wearable ne se veut pas uniquement un outil au service de la simple productivité. L’idée est également de venir en aide aux ouvriers eux-mêmes. Ainsi le gant alerte lors d’un mouvement dangereux ou lorsque que les gestes du travailleur sont inutiles. « Nous voulons faire en sorte que le lieu de travail soit plus ergonomique et par conséquent plus efficace en terme de coûts » nous explique le fondateur Thomas Kirchner.
La start-up de Thomas Kirchner finaliste du prix Intel : Make it wearableLorsqu’on lui demande pourquoi sa start-up se concentre sur le secteur industriel, le fondateur de ProGlove répond en plaisantant à moitié « parce que c’est plus facile ». Derrière la blague se cache une réalité que nous explique le CEO de la jeune entreprise munichoise : « Il y a très peu de start-up qui se consacrent au monde de l’industrie. En conséquence nous avons été accueillis très positivement par le secteur. » La start-up collabore en effet d’ores et déjà avec plusieurs constructeurs allemands de voitures. L’enthousiasme des professionnels semble donc déjà au rendez-vous alors que la sortie commerciale n’est prévue que pour début 2016. « Nous sommes encore en phase de prototypage » rappelle Thomas Kirchner.
ProGlove n’est cependant pas exactement la seule à vouloir intervenir dans le monde de l’industrie. Les lunettes holographiques de l’entreprise japonaise Konica Minolta – elles aussi en cours de prototypage – tentaient de leur côté de faciliter la communication des ouvriers qui n’ont pas toujours les mains libres. La principale différence selon le fondateur de ProGlove ? « Ce type de lunettes apporte l’information à l’utilisateur, nous, nous tentons de créer une base de données sur leur travail. » Une inconnue demeure malgré tout dans ces deux projets de wearable : les ouvriers seront-ils prêts à adopter des technologies aussi lourdes en matière de changement d’usage ?