Dans Sucré, salé, poivré, on y suit les aventures de Hebe, seize ans, qui surprend sa famille en train de décider pour elle de son destin et surtout de son éventuel avortement. Car oui, Hebe est enceinte et ça ne passe pas auprès de sa famille bien sous tout rapport et encore plus quand le père est un homme qu’elle a croisé lors de son voyage en Italie. Elle décide alors de s’enfuir plutôt que de se laisser dicter sa conduite.
Treize ans plus tard, elle travaille comme cuisinière chez des vieilles dames riches pour envoyer son fils, Silas, dans un pensionnat prestigieux. Mais pour être sûre de boucler ses fins de mois, elle offre ses services en tant que « courtisane » et ne manque pas de clients.
Mary Wesley n’hésite pas ici à égratigner la bonne société britannique. Entre les clients d’Hebe qui finissent par se confronter les uns aux autres et le jeune Silas qui tente de se faire une place au milieu des enfants de bonnes familles. Le portrait que la romancière dresse est corrosif et vraiment plaisant. J’ai eu un gros coup de cœur pour les petites mamies du « Syndicat », le groupe de courtisanes dont est issu Hebe.
Puis, le roman nous livre petit à petit un plaidoyer sur la liberté sexuelle, l’indépendance de la femme, la maternité hors-mariage…. Bref, c’est un pamphlet pro-femme, qu’il faut cependant remettre dans son époque (les années 70), et ça fait du bien.
On s’attache sans mal aux personnages et on se laisse porter par ce récit écrit avec intelligence et beaucoup d’humour.
Sucré, salé, poivré de Mary Wesley
Ed. Héloïse d’Ormesson / Disponible depuis le 4 juin 2015