05/06/2015
Le collectif des usagers de la ligne Poitiers-La Rochelle hier matin sur les quais de la gare de Niort. Les nouvelles rames comptent moins d'emplacements vélo que précédemment. Un paradoxe alors que les pouvoirs publics encouragent la formule train-vélo.
Protestation hier matin à la gare. Ceux qui utilisent la formule train-vélo pour aller travailler s’inquiètent de la réduction des places dans les nouveaux TER.
C'est bientôt la fête du vélo mais le vélo n'est pas à la fête dans le TER ! Ils sont une quinzaine hier matin sur le quai de la gare de Niort avec leur vélo. Des habitués de la ligne régionale Poitiers-La Rochelle, adeptes d'une tendance dont le succès va croissant : aller travailler à vélo et en train, en embarquant son deux-roues à bord. Une pratique encouragée ces dernières années, des emplacements spéciaux étant prévus dans les rames. Sauf que paradoxalement, dans les nouveaux TER achetés par la Région, le nombre d'emplacements a été réduit : 9 maximum au lieu des 12, ce qui était déjà trop peu aux yeux des usagers.
" Nous nous battons pour qu'il n'y ait aucun refus d'embarquer "
« Nous avons eu des inquiétudes en 2014 quand on a appris que les rames allaient être changées. Ces inquiétudes se confirment », explique Brigitte, du collectif des usagers de la ligne Poitiers-La Rochelle. Né spontanément il y a quatre ans, lorsque des nouveaux horaires avaient soulevé un tollé, le collectif reprend du service. Les voyageurs de la ligne du mercredi de 17 h 25, ont déjà fait l'expérience des nouveaux équipements. Et de leur insuffisance.
Explication fournie par la Région : ce n'est pas elle stricto sensu qui a choisi les nouvelles rames, le marché étant mutualisé à l'échelle de plusieurs régions. Mais de toute façon, le modèle retenu est celui qui offrait le maximum de places vélo, parmi ceux proposés par les constructeurs. Une réponse dont le collectif prend acte mais dont il ne se satisfait pas. Ne serait-ce que parce que depuis la fin avril, à plusieurs reprises, des cyclistes faute de place ont laissé leur vélo devant un strapontin ou sous une tablette et se sont fait rappeler à l'ordre par un contrôleur.
Des solutions pour l'avenir
« Nous nous battons pour qu'il n'y ait aucun refus d'embarquer un vélo à bord d'un TER, faute de place disponible. Et nous réclamons que collectivités et SNCF travaillent dès maintenant avec les constructeurs pour trouver des solutions sur les rames conçues à l'avenir. Les trains qu'on met en place aujourd'hui sont inadaptés parce qu'ils ont été conçus il y a quatre ans, quand la formule TER-vélo n'avait pas le succès qu'on connaît aujourd'hui, », souligne Véronique, qui vient chaque jour de Surgères travailler à Niort.
A mots couverts, le collectif soupçonne la SNCF, en limitant l'embarquement des vélos à bord, de s'ouvrir un marché futur, celui de la location de vélos. L'affaire est en tout cas d'autant plus paradoxal que dans le même temps, la Région, pour favoriser la formule train-vélo, subventionne chez les abonnés des TER, l'achat de vélos pliants.
nr.niort@nrco.fr
Yves Revert
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/06/05/Les-adeptes-du-train-velo-tirent-le-signal-d-alarme-2354186