Ainsi, 440 cabinets de chirurgiens-dentistes ont été contactés, pour une prise de rendez-vous médical pour un détartrage, par 4 testeurs, militants de l’association, répartis en 17 testeurs "séropositifs au VIH" (dont 16 hommes et 1 femme) et 17 testeurs " ne déclarant pas leur sérologie au VIH" (dont 12 hommes et 5 femmes). Cette démarche aboutit à,
- 33,6 % de refus de soins (directs ou déguisés) imputables au VIH ;
- 16,8 % de discriminations et de disparités de traitement en raison du statut sérologique.
- Précisément,
- 3,6 % ont exprimé un refus directementimputables au VIH,
- 30 % (soit 132 sur 440) ont invoqué, à l’encontre des personnes vivant avec le VIH, un refus déguisé sous forme de motif douteux, de stratégie de découragement, de réorientation vers un service hospitalier ou un confrère, sous prétexte de manque de connaissance de la pathologie et de sa prise en charge, de matériel non adapté ou de dangerosité des soins.
Un besoin de formation :
Aides souligne au-delà des aspects moralement, éthiquement et pénalement condamnables de ces pratiques discriminatoires, à la fois une méconnaissance du VIH et des règles fondamentales d’hygiène et de stérilisation, et une fréquente atteinte au secret médical- avec la divulgation de la séropositivité dans le carnet de rendez-vous ou au sein du cabinet. L’association rappelle que,
- la prévention de la transmission de virus à l’occasion des soins dentaires nécessite le strict respect des mesures de précautions standard et des bonnes pratiques en matière de prise en charge des dispositifs médicaux réutilisables.
- Ces mesures valent systématiquement et sans compromis pour chaque patient, quel que soit son statut infectieux.
- De plus, compte-tenu du nombre de personnes ignorant encore leur séropositivité à différents virus, les bonnes pratiques doivent pouvoir être appliquées indistinctement du statut sérologique du patient.
- Enfin, l’association rappelle l’avis du Haut conseil de la santé publique (HSCP), concernant la pratique dentaire et "ne recommandantpas l’instauration d’un ordre de passage pour tout patient porteur des virus VHC, VHB ou VIH lors d’actes invasifs médico-chirurgicaux".
Dans cet esprit de non-distinction en fonction du statut sérologique, c’est donc un appel à combattre plus vigoureusement le refus de soins, en impliquant aussi les associations et en réhabilitant le testing auprès des médecins.
Source : Communiqué Aides Testing : ces praticiens qui ont une dent contre les séropos !