De but en blanc, comme ça, U/V Light se présente comme un énième duo synth-pop avec au chant une nana plutôt mignonne, le visage balayé d’une frange et le clapet jamais totalement fermé, et un mec derrière un amas de machines, plutôt sérieux, lambda, voir effacé mais à qui revient de surcroît tout le mérite. Passer outre l’artwork d’un goût douteux, les six morceaux que contient le maxi Cenotaph à paraître le 11 juin prochain sur Medical Records dédouanent d’emblée U/V Light de cette passable grégarité, chacun d’entre-eux révélant, par le biais de subtiles touches, le passé plus que méandreux de son géniteur Kip Uhlhorn, pierre angulaire de la formation psyché-expérimentale Cloudland Canyon que l’on retrouve depuis 2006 aussi bien sur Kranky, Holy Mountain, Not Not Fun ou encore Monofonus. Épaulé ici par Gabby Weiss, l’homme par ailleurs aux commandes du label Intercoastal Artists – responsable récemment du Chassis de Psychic Reality (lire) – , recouvre d’un vernis synthétique des soubassements rythmiques à la fois irrésistibles et ultra-millimétrés, parsemés de vocalises triturées avec soin, créant une dance-pop mutante, vibrante, que l’on se plait à laisser filer malgré son efficacité comme le sable entre les mains. Loin des arrangements rudimentaires que nous proposent les pompiers du genre, des constructions telles que Arriviste, Lying Breather ou Semaphone font même croire en l’acuité contemporaine de ce dernier, qui s’avère le plus souvent être une pâle copie de ce qu’il fut quand il n’avait pas conscience de sa propre existence, tandis que la longue mélopée Celestial Cenotaph s’en détache pour écrire une histoire tout autre, celle mélancolique et métaphorique induite par la sémantique de sa dénomination – un cénotaphe étant un monument funéraire dédié à la mémoire d’une personne ou d’un groupe de personne. Ici sans doute la musique composée sur claviers, de Giorgio Morodor à Harald Grosskopf en passant, évidemment, par Klaus Schulze.