Depuis quelques années, différentes affaires judiciaires provoquent dans l'opinion publique des débats qui ne soulèvent pas le fond du problème, mais se limitent à des querelles de comptoirs qui s'attachent au fait divers au détriment de la vraie question.
Pour ma part, j'ai quelques catholiques pratiquants dans mon entourage, qui m'ont affirmé qu'en prenant le métro chaque jour, ils voyaient des publicités bien plus choquantes que celle-là, mais qu'aucune ne leur avait jamais donné l'idée de porter plainte...
On avait eu chaud. D'abord, ce serait à la limite Léonard de Vinci ou ses « ayants droits » s'il en a qui auraient pu se déclarer offensés par le pastiche dont le tableau avait été l'objet. Il n'en a rien été. La Cène, elle, appartient à la culture universelle, et chacun doit pouvoir y voir ce qu'il veut.
Et enfin, dans tous ces débats, la parole n'est jamais donnée aux agnostiques et aux athées, qui sont pourtant les plus nombreux, au corps défendant des instances juridiques reconnaissons le, attendu que les intéressés ne disposent pas d'associations représentatives suffisantes et crédibles. (à preuve les « partenaires » du Conseil de l'Europe désignés dans le billet précédent n° 170.)
Si le Danemark, qui est un royaume, a eu une réaction républicaine forte à l'affaire des caricatures, (qui sont maintenant exposées au Musée des médias d'Odensee!! chuut, faut pas le dire trop fort!) , la France redevient l'otage de convictions personnelles avec cette affaire de divorce à la Lilloise.
Et pourquoi ne le stipule-t-elle pas? Parce qu'on ne saurait avoir d'exigence différente suivant que le citoyen est un homme ou une femme. Les citoyens sont égaux: ce qu'on demande à l'un, on doit aussi le demander à l'autre. Stop! Tout est dit, le reste n'est que verbiage et engueulade de comptoir.
On est toujours dans la même démarche avec le mariage homosexuel. La justice doit-elle demander à un citoyen avec qui il couche avant de lui accorder le bénéfice de la loi de la république? Le mariage homosexuel n'est pas un problème de mariage, mais un problème d'égalité républicaine: une seule et même loi appliquée de la même manière à tous les citoyens.
Lorsqu'on ouvre certaines portes, on a souvent du mal à les refermer. Alors, respectons cette barrière infranchissable entre la vie privée et la vie publique, qui permet de prospérer à un état de droit dont nous pouvons être fiers.
Oui, il faut un minimum de force de caractère pour vivre dans un état de droit. Alors, ne donnons pas le pouvoir aux faibles.