Et s'adapter à chaque fois ...

Publié le 04 juin 2015 par Mamanathome

Crédit photo : le blog à Myzotte - http://www.myzotte.fr/

Il y a presque 2 mois je vous expliquais combien je m'éclatais dans mon nouveau boulot d'assistante maternelle, j'avais trouvé mon rythme de croisière avec mes deux petits pensionnaires. Ce qui n'avait d'ailleurs pas été chose aisée dès le départ, l'adaptation des enfants d'une part mais aussi la mienne. Changer de travail quel qu'il soit ce n'est pas simple et faire un grand écart professionnel tel que le mien non plus. Bref j'avais trouvé le mode d'emploi.

MAIS... depuis les choses ont un peu bougé, j'ai accueilli une nouvelle petite demoiselle. La petite M. a 20 mois. Elle est calme, douce, posée et ...bavarde. Forcément ça me change de mes deux autres petits pensionnaires puisqu'ils ne parlent pas, avec de vrais mots je veux dire. Elle papote et questionne, elle est "grande" du haut de ses 20 mois. J'ai enfin pu faire une ronde en chanson, ELLE était intéressée par cette activité, du coup le petit R. aussi, c'était chouette de se tenir la main tous les 3.

Ca c'était le premier jour d'adaptation, je l'ai reçue 1 heure, puis progressivement nous sommes passés à 5h. L'avant dernier jour fut très sportif. Et je pèse mes mots. Il se trouve que la petite C., presque 7 mois, n'était pas en très grande forme ce jour là, elle pleurait beaucoup et n'était apaisée que dans mes bras. Pas simple de s'occuper de la petite "nouvelle" en étant accaparée par le bébé de la troupe. Pas simple non plus de laisser pleurer cette petite poupée pour jouer avec la "grande". Dilemne.

Petit Loulou était là, il a très vite apprivoisé cette petite fille, pendant qu'il jouaient ensemble j'ai pu trouver une solution : le porte bébé, emprunté en urgence à ma voisine, grâce auquel j'ai pu endormir et calmer la petite C. Ouf un peu de répit et de calme, parce que mine de rien un bébé fille qui pleurt fait sacrément du bruit (je n'avais hamais connu ce type de cris aigüs avec mes fils forcément) et ça peut vite affoler un autre enfant. C'est ce qui s'est passé.

Quand l'heure du déjeuner est arrivé, j'ai dû me défaire du porte bébé, j'avais besoin de mes bras et d'un peu de liberté de mouvement pour m'occuper de ma nouvelle petite pensionnaire, ce qui n'a pas plu à la petite C. évidemment, qui s'est mise à pleurer et crier de plus belle. L'enfer. J'y étais et elles aussi, les pauvres. Je me suis retrouvée dans la même configurationn que quelques mois auparavant. Que faire ? Dilemne de nouveau. Et là Petit Loulou ne pouvait m'être d'aucaun secours.

J'ai essayé tant bien que mal de faire manger la petite M. qui était plus que troublée avec tout ce bruit et qui n'a rien voulu avaler. Pas facile de manger pour la première fois, avec une personne que l'on connait à peine, avec un bébé qui pleure à proximité. Elle a fini par pleurer elle aussi et malgré son doucou et sa tétine est restée inconsolable. Je me suis sentie dépassée. Je l'avoue. J'ai décidé d'appeler la maman à la rescousse. Il m'était inconcevable de la garder la dernière demi heure de prévue dans ces conditions.

Une adaptation est faite pour y aller en douceur à mon sens, pour que l'enfant prenne ses marques, se sente en confiance et bien dans son nouveau mode de garde. Il ne doit aucunement avoir peur et encore moins être traumatisé par quoi que ce soit. C'est déjà assez dur pour lui de quitter papa et maman. J'ai à chaque fois prévenu les parents qu'en cas de "couac" je les appellerai. La maman a compris et a même semblée rassurée. Parfait.

Je me suis posée beaucoup de question une fois qu'elle a été partie. Etais-je capable d'accueuillir un troisième enfant à la maison, étais-je capable de combler trois petits bouts de chou qui ont tellement besoin d'attention. Etais-je à la hauteur aussi physiquement de faire face, parce que les presque deux heures que j'ai passé avec le porte bébé m'ont tout simplement fracassé le dos alors que j'en souffrais déjà depuis des semaines. Mais aussi comment dire non à des parents qui viennent de vous choisir et comptent sur vous. Une véritable remise en question.

Je me suis couchée en me disant que je parlerai aux parents dès le lendemain pour leur dire que que je ne pouvais pas prendre en charge leur fille, que ce n'était pas possible, qu'il valait mieux que je leur dise au plus tôt pour qu'ils puissent trouver un plan B. Un échec donc. Une décéption. La nuit portant conseil et le patch chauffant URGO faisant des miracles je me suis réveillée en meilleure forme, physiquement et moralement. Nous avons passé une journée entre filles de nouveau, la petite C. allait mieux, la petite M. s'est régalée à table et nous avons passé une très belle journée.

Résultat des courses je vais prendre le temps de me ré adapter à ce nouveau rythme de travail, apprendre à rassurer la petite M. quand elle entend les pleurs d'un de mes deux autres pensionnaires, apprendre à intégrer de nouveau le fait que je ne peux pas satisfaire tout le monde en même temps et que oui il va y avoir des pleurs, encore, que je ne pourrai pas calmer dans la minute mais que je ne suis pas pour autant une mauvaise assistante maternelle. Un nouveau challenge donc mais que je souhaite relever.

Affaire à suivre donc ...

Merci à Myzotte pour cette superbe illustration.