Un film de Jean-Jacques Annaud (2011 - France, Qatar) avec Antonio Banderas, Tahar Rahim, Mark Strong, Freida Pinto
Belle fresque, mais mollassonne.
L'histoire : Années 20. Moyen-Orient. Dans un vaste désert, le Corridor Jaune, deux sultans s'affrontent. Le perdant, Amar, confie ses deux fils en otage au victorieux, Nessib, qui s'engage à les élever comme ses propres enfants et, d'un commun accord, les deux hommes s'engagent à ne plus jamais mener une quelconque action dans le Corridor Jaune. Quelques années plus tard, des occidentaux débarquent avec des promesses de richesse infinie à la clé si on les laisse extraire le pétrole de cette zone. Nessib cède, violant le contrat passé autrefois avec Amar.
Mon avis : De très belles images, des cités du désert aux grandes étendues de sable, du raffinement des palais orientaux aux traversées spartiates à dos de chameaux, somptueux costumes, magnifique reconstitution d'un Orient qui se cherche, entre tradition et modernité. Une histoire romanesque, avec des gentils, des méchants, des doux, des braves, des guerriers, et une belle héroïne.
Mais c'est trop long (2h15) et c'est sans doute pour ça que j'ai baillé et que je me suis quelquefois bien ennuyée. Les scènes s'éternisent, les rebondissements sont rares, la passion est absente, l'émotion aussi. On regarde ça un peu comme un documentaire. D'autant que les acteurs n'ont pas l'air très convaincus, en particulier Tahar Rahim très décevant.
L'horreur : la destinée des femmes dans le monde musulman, abaqa pour sortir, le visage découvert seulement entre femmes et pour le mari, les rires derrière les moucharabiehs... Dans cette partie du monde, on sait que ça n'a guère changé. A cette époque, la femme occidentale s'était déjà fortement libérée, même si tout n'était pas gagné. Nous continuons dans cette voie et on ne peut que s'en féliciter, mais quelle horreur quand on voit comment les intégristes musulmans envisagent l'avenir de la moitié de l'humanité, retour formidable en arrière... Quand on sait qu'ils voudraient également supprimer tous les infidèles, il ne va plus rester grand-monde dans les rues...
Mais ceci est une autre histoire.
Pour les critiques, c'est étrange. Une floppée de louanges extravagantes, et puis tout autant de critiques acerbes. Côté public, on retrouve les mêmes arguments, beaucoup aiment, beaucoup détestent, mais les avis sont plus nuancés : il y a aussi une troisième vague, d'indécis comme moi !