Retour en arrière sur la version SNES de SimCity, un incontournable qui a popularisé le genre des jeux de simulation au tout début des années 90.
Lors de mon passage à l’exposition Game On, je suis véritablement retourné en enfance. En effet, l’exposition m’a permis de rejouer à divers titres m’ayant particulièrement marqué. Le rédacteur en chef de Branchez-vous, le toujours très élégant Laurent LaSalle, a donc eu la superbe idée de me confier la critique d’un jeu rétro. C’est donc à pieds joints, et avec beaucoup de bonheur que je me suis lancé dans l’aventure. Pour ma première – d’une longue série je l’espère – voici donc la critique de SimCity sur la Super Nintendo.
Mise en contexte
Faire une critique de jeu rétro, c’est toujours délicat. C’est en effet facile de regarder le tout avec nos connaissances actuelles du monde du jeu vidéo. Aussi, qu’on le veuille on non, on s’est habitué à certains standards, principalement au niveau des graphismes. Il faut donc faire l’effort de se détacher quelque peu quand on aborde les titres rétro. C’est avec cet état d’esprit que j’aborde SimCity.
Ce titre est paru sur la SNES en 1991. Oeuvre de Maxis, le jeu reprend bon nombre des principes qui ont fait le succès de la franchise à l’époque, tout en ajoutant une couche d’éléments qui rappellent que Nintendo a été au cœur du projet. On pense entre autres au fait que Nintendo a remplacé l’attaque de la ville menée par un monstre «à la Godzilla» avec un Bowser géant. De plus, lorsque la ville atteint une population de 500 000 citoyens, le joueur débloque une construction spéciale, soit une statue de Mario.
Un jeu dont vous êtes le scénario
Malgré sa relative simplicité, le tout représente un défi d’envergure, vos citadins étant forts capricieux.
Le scénario n’est pas très élaboré, on s’entend. Vous êtes le nouveau maire d’une ville naissante et vous devez la déployer en contrôlant tous les aspects de son existence, allant de la planification urbaine jusqu’aux taxes commerciales. Vous serez appelé à développer votre ville avec les trois secteurs dorénavant devenus des classiques dans les jeux du genre, soit le secteur résidentiel, commercial et industriel.
À cela s’ajoutent évidemment les routes et les voies ferrées, l’électricité et les transports spécialisés comme le transport aérien et maritime. Par contre, vous n’avez pas la possibilité de gérer l’aqueduc ni le transport en commun; le tout est arrivé plus tard dans la série.
Tout se joue donc dans ces aspects. Vous êtes le maître de la destinée de la ville. Vous devez vous assurer de sa croissance tout en évitant de dépenser de l’argent de manière éhontée. Votre plan d’urbanisme se doit d’être réfléchi si vous voulez à la fois conserver une bonne qualité de vie et une efficacité digne d’une grande métropole. Malgré sa relative simplicité, le tout représente un défi d’envergure, car les habitants de votre ville sont forts capricieux. De plus, il est possible que des catastrophes s’abattent sur votre création. Il vous faudra donc gérer tout cela avec des capacités budgétaires limitées.
Bref, si le scénario est simple, le tour de magie réside dans le fait que vous créez l’histoire de votre ville. Le joueur qui se laissera bercer par cette approche appréciera assurément son expérience.
Des graphismes limités, mais détaillés
Bon, évidemment, SimCity un jeu de simulation. Le joueur n’est donc pas en droit de s’attendre à un titre proposant des qualités de graphismes similaires à ce que l’on peut avoir avec les jeux d’action.
C’est clair aussi qu’on est dans les débuts de la SNES. Les développeurs n’ont pas encore complètement maîtrisé les technologies et ça paraît. Parfois, la carte se met à clignoter et semble laisser des artéfacts quand on bouge le curseur, surtout quand on se déplace rapidement sur la carte. Malgré tout, on notera que les développeurs ont porté une attention toute particulière aux détails des bâtiments et des structures, faisant en sorte que, plus on avance dans la construction de notre cité, pus on est émerveillé par l’allure des bâtiments qui nous sont présentés. On critiquera toutefois le manque de variété des édifices présents; on aurait aimé en avoir un tantinet plus.
Ambiance et musique
Je dois personnellement avouer que c’est le genre de titre que j’aime particulièrement. L’ambiance est très zen. C’est vraiment le genre de jeu qui permet de se relaxer, bien calé dans le confort de son divan. Assister à la croissance de notre ville a quelque chose de réellement sidérant. À cela s’ajoute une bande originale douce et bien adaptée à ce que l’on fait. En fait, c’est devenu un classique pour plusieurs et il n’est pas rare de retrouver des morceaux dans différentes compilations rétro.
Je vous invite d’ailleurs à écouter le tout, histoire de vous mettre dans l’ambiance…
Jouabilité
C’est probablement à ce niveau que le jeu dérange le plus. Il faut bien avouer qu’il est quelque peu difficile de jouer à un jeu de simulation sur une console. SimCity réussit à le faire, mais ce n’est pas parfait. On reprochera notamment le fait que le curseur est particulièrement difficile à faire bouger sur la carte. On dirait qu’il est ralenti à l’extrême, créant des frustrations lorsque l’on veut bouger rapidement d’un endroit à l’autre. Sinon, le tout est suffisamment clair pour que le joueur moyen puisse empoigner le titre sans trop se casser la tête.
Est-ce que vous deviez y (re)jouer?
À mon avis, SimCity en version SNES demeure un incontournable qui mérite d’être rejoué. Pour ceux qui ont connu le titre, vous redécouvrirez rapidement les joies qui ont fait en sorte de populariser la licence. Pour ceux qui n’ont jamais essayé cette version du jeu, je vous invite à le faire. On s’entend, on est loin de Cities Skyline, mais ça demeure un classique qui permet véritablement de comprendre d’où vient l’amour que certains entretiennent par rapport aux simulateurs de construction urbaine.