Son travail photographique n'est connu que depuis 1961, date à laquelle plus de 2000 négatifs ont été donnés au RKD (Netherlands Institute for Art History).
Avec son petit appareil portatif, Breitner captait le quotidien de ses contemporains : essentiellement des scènes de rues, notamment à Amsterdam où il vécut, mais aussi des portraits, dont de très beaux nus. Il prenait ses photos au décours de promenades, ses sujets favoris étant les passants. Ces derniers remarquent à peine le photographe, peu habitués à voir ces petits appareils, ce qui confère aux portraits une grande spontanéité.
Si ses clichés rappellent ses tableaux, ils sont loin d'en être seulement les supports. Son style résolument moderne se situe à l'encontre de celui des photographes de son temps. On peut dire qu'il est le premier à utiliser de manière artistique la technique de l'instantané, le " snapshot ", même si sa préoccupation première n'est pas la perfection technique.
Contrastant avec les photographies habituelles de l'époque, ses clichés sont empreints de vie et de mouvement. Ils ne représentent ni des rues dépeuplées, ni des personnages posant solennellement, effets des longues poses nécessitées par les techniques photographiques sur pied, plus habituels alors. Loin des portraits solennels, les personnages n'ont pas sorti leurs habits du dimanche, leurs vêtements sont ceux du quotidien. Les contre-jours sont délibérés, le jeu des lumières et des ombres créent l'intensité.
A travers l'oeil de l'artiste, partons maintenant en promenade, tout droit vers la Belle Epoque.
Scènes de rue : portraits volés
Nus féminins : dans le silence des alcôves
George Hendrik Breitner