Critiques Séries : UnREAL. Saison 1. Pilot.

Publié le 03 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

UnREAL // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Quand on regarde UnREAL de plus près, on se demande comment une telle série n’a pas vu le jour beaucoup plus tôt. En effet, la télé-réalité existe depuis de nombreuses années de Le Bachelor, que cette série semble parodier, existe aux Etats-Unis depuis… 2002. En somme, depuis une éternité. Il y avait donc largement de quoi faire pour créer une telle série bien avant. Et pourtant, bien qu’elle semble arriver en retard, la série de Marti Noxon (Girlfriend’s Guide to Divorce, Point Pleasant) et Sarah Gertrude Shapiro (à l’origine du court métrage qui a inspiré UnREAL, « Sequin Raze ») est particulièrement passionnante. Elle nous plonge dans les coulisses d’une version du Bachelor avec toutes les manipulations que cela peut induire. Les candidats doivent être manipulés afin d’apporter à l’écran tout ce que l’on peut attendre quand on regarde une telle émission. Ca grouille de monde, on retourne des scènes, etc. et puis il y a l’arrivée de la manipulatrice en chef, incarnée par Shiri Appleby, qui avait été virée auparavant car elle avait pété les plombs sur le tournage d’une émission et qu’elle avait ruiné une saison de l’émission. Mais là tout est fini, elle est prête à partir de nouveau dans le décor et surtout à manipuler toujours plus comme elle aime le faire les candidats.

Les coulisses d'une émission de dating à travers les yeux d'une jeune productrice dont la mission est de manipuler les candidats afin d'obtenir les rebondissements dramatiques nécessaires à la vitalité du programme...

Elle se retrouve sous la houlette d’une productrice de choc qui aime tout ce qui pourrait faire du buzz incarnée par Constance Zimmer (House of Cards) qui me manque cruellement depuis quelques années maintenant (enfin, depuis la saison 1 de la série de Netflix). Quoi qu’il en soit, UnREAL veut nous plonger dans les coulisses et en parallèle nous montrer un peu à quoi peut ressembler le programme à la télévision lorsqu’il sera diffusé, avec tout le côté ultra glossy à l’image et les sourires qui tentent de cacher tous les problèmes en coulisse entre les candidats et la production. Rachel est là pour que les candidats soient poussés à bout et pas seulement. J’aime bien comment elle les manipule car elle trouve toujours le moyen de jouer le jeu dans la bonne direction. Mais c’est sans compter sur Adam, le Bachelor de la saison, qui n’a pas envie de jouer selon les règles de la production (garder la garce de l’aventure, celle qui est capable de dire les pires choses sur les autres candidates) simplement car il a envie de s’amuser un peu avec eux (et que de toute façon, il ne peut que les tenir en laisse désormais avec ses différents choix). C’est là que Britney joue un rôle essentiel dans le jeu. Il faut dire qu’Arielle Kebbel est parfaite dans le rôle de la vilaine de service.

C’est pile poil le genre de personnages dont UnREAL ne peut pas voir disparaître trop tôt dans le jeu au risque de nous ennuyer rapidement. Et donc de faire chuter les audiences. C’est fascinant tout de même la façon dont l’univers de la télé-réalité prend le pas sur le reste. Les relations entre les personnages se tissent petit à petit et Rachel est en train de voler à Quinn son bébé. Cette dernière a beau montrer qu’elle veut toujours plus, Rachel est beaucoup plus maligne et sait très bien ce qu’il faut faire, de ses années d’expériences, afin de manipuler non seulement les personnages mais aussi le reste des gens qui gravitent autour du programme. Quinn est forcément celle qu’elle aura le plus de mal à berner mais peu importe, le face à face que semble nous préparer la série entre ces deux personnages me plaît énormément. Je ne sais pas trop dans quelle direction la série va désormais pouvoir aller car il y a énormément de choses à creuser, de personnages à développer et pas seulement du point de vue de la production ou bien du fameux « Bachelor », mais aussi des candidates. Il y en a qui sont plus que fragiles et je serais pas surpris que l’on assiste à un suicide (ou bien une tentative de suicide) sur le plateau de l’émission, de quoi créer tout un tas de problèmes pour tout le monde (et notamment Rachel qui serait directement accusée par Quinn d’avoir trop forcé alors que c’est elle qui lui demande de le faire et c’est elle qui a géré le casting).

Note : 8/10. En bref, un premier épisode rondement bien mené qui permet à Lifetime de démontrer qu’elle peut aussi faire des séries intelligentes et moins girly, avec une vraie réflexion sur les dérives d’un genre devenir légion en télévision : la télé-réalité.