Vous n’avez peut-être pas entendu parler de Kingdom et pourtant, cette petite série de DirecTV (qui avait sauvé Damages et Friday Night Lights d’une mort certaines il y a quelques années) est l’une de leurs créations les plus intéressantes. Après ses errances de seconde zone comme Rogue ou la comédie anthologique parfois médiocre comme Full CIrcle, DirecTV a prouvé qu’elle pouvait aussi nous offrir un grand drame de qualité avec un casting de bonne facture. En choisissant de nous plonger dans l’univers du MMA, la série choisie de nous raconter l’histoire d’un sport très peu souvent mis en valeur. On retrouve pas mal de choses en commun avec Friday Night Lights et toujours pour le meilleur. En tout cas, au fil des épisodes l’univers se développe, les personnages prennent de l’ampleur et l’univers de la série devient alors bien plus efficace. Le pilote est déjà bon mais c’est sur la longueur que cette série se déguste. Kingdom se permet de développer l’univers des personnages, des relations qu’il y a entre chacun d’eux. Certains sont plus intéressants que d’autres, suivant la perspective depuis laquelle on a envie de suivre la série mais le premier point de vue est celui de Ryan Wheeler (incarné par Matt Lauria) qui vient juste de sortir de prison. C’est un solide point de départ qui permet à la série de nous offrir un premier personnage attachant.
L’histoire de Ryan n’est pas facile et on va le découvrir au fil des épisodes. Il est aussi notre porte d’entrée dans un monde rarement exploité dans une série de ce genre là : le MMA. Il y a de bons combats tout au long de la saison prenant le temps de nous donner aussi une vision un peu plus intéressante de cet univers que personnellement je ne connaissais pas du tout. Mais les scénaristes ont su transformer le tout en quelque chose de particulièrement efficace. Les chorégraphies sont solides et la mise en scène de très bonne facture dans ce genre de circonstances. Mais plutôt que de se concentrer sur les combats en eux-mêmes, Kingdom veut nous plonger dans un drama familial d’envergure. C’est pour cela que tous les personnages vont petit à petit prendre forme et que le tout devient plus un drame familial qu’une série sur un sport en particulier. Chacun des personnages a des problèmes personnels (soit pour gérer sa colère intérieure, soit par rapport à sa sexualité). Le casting parvient de ce fait à offrir différentes visions de la famille : le fils discret, le fils à problème, etc. Frank Gillo, au centre de la série, parvient à rester à la fois distant et à imposer son charisme dès qu’il faut et que Kingdom le demande. La série utilise bien entendu des histoires d’amour aussi.
Ce n’est pas toujours ce que Kingdom vient nous offrir de plus efficace mais cela fonctionne en grande partie car les scénaristes choisissent de ne pas faire des aventures amoureuses une fin en soi. La série a envie de traiter d’autres sujets, notamment avec les angoisses et problèmes d’un personnage comme Ryan. Enfin, il y a Nate (incarné par Nick Jonas) qui apporte une autre énergie, beaucoup plus jeune à la série. Son histoire est la plus prévisible et pourtant, c’est l’une des plus touchantes de la série. Nick Jonas a en plus de ça un charme bien à lui qu’il parvient à imposer à sa façon (ce qui en fait quelque chose de bien). La dynamique inter-personnelle de chacun des personnages est ce qui motive donc la série du début à la fin pour nous offrir de bonnes surprises en tout genre (et pour le coup, cela fonctionne même très bien comme ça. Finalement, Kingdom est l’une des bonnes surprises de cette saison, délivrant souvent des épisodes intenses dramatiquement parlant, pouvant aller jusqu’à émouvoir le téléspectateur à sa plus grande surprise. Une saison 2 est en préparation, en espérant qu’elle soit aussi riche que celle-ci.
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