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La Rochelle : l’Azile dans l’impasse

Publié le 03 juin 2015 par Blanchemanche
#lAzile #LaRochelle

La structure est actuellement à un tournant et doit trouver d’autres sources de revenus pour continuer à exister. Trois emplois salariés sont menacés.


La Rochelle : l’Azile dans l’impasseSi les finances de L’Azile ne s’améliorent pas, Marc Bassler devra peut-être faire le deuil de son local de la rue Debussy.© PHOTO XAVIER LÉOTY
JENNIFER DELRIEUX«Nous sommes arrivés à un tournant où on doit reconsidérer notre projet associatif et notre fonctionnement », explique Marc Bassler. Inquiet mais pas résigné pour autant. Le créateur et responsable artistique de L'Azile - qui fête ses 15 ans cette année - doit désormais envisager l'avenir de son café-théâtre différemment. Avec 25 à 30 % de fréquentation en moins à ses spectacles de théâtre pour cette saison, l'association doit désormais faire face à un manque à gagner de plus en plus important.« Côté programmation blues, les gens restent au rendez-vous car il s'agit d'un public plutôt spécialisé. Mais côté théâtre, la fréquentation avait déjà baissé la saison passée de 15 %. Et cette année, c'est fatal », explique Marc Bassler.Le responsable artistique compte donc faire appel à toutes les bonnes volontés, lors de l'assemblée générale de ce mercredi, dans les locaux du café-théâtre, pour l'aider à trouver une solution pour sortir de l'impasse (1).Tremplin pour les artistesMarc Bassler avait créé L'Azile en 2000, dans la lignée des cafés-théâtres des années 60-70. Le but : faire office de tremplin pour les jeunes artistes en début de carrière et rompre « avec l'institution bourgeoise du théâtre classique. On avait démarré doucement, mais après c'était bien parti. C'était une autre époque. Si un petit théâtre comme le nôtre disparaît, cela va devenir compliqué pour les artistes. » L'Azile programme une trentaine de spectacles par saison, soit en moyenne 70 représentations.Autofinancé à 90 %En moyenne, le café-théâtre accueille 80 personnes chaque soir, alors que la salle peut recevoir jusqu'à 140 spectateurs. « Il faut recevoir 100 personnes minimum pour que cela soit viable. En dessous, on dépense plus d'argent qu'on n'en gagne. »Autofinancé à 90 % - « car on n'a pas voulu faire les choses comme les autres. Nous, on s'est lancés avant d'avoir l'argent », sourit Marc Bassler - et avec un déficit passé de 7 000 à 14 000 € entre 2013 et 2015, L'Azile va devoir désormais multiplier ses sources de revenus, malgré les subventions de la Ville, du Département et de la Région. « On va ouvrir la salle à des résidences de création, accueillir des troupes locales, peut-être nouer des partenariats. »Marc Bassler songe également à professionnaliser l'association. « On va être obligés d'avoir un véritable administrateur économique. » Voire déménager dans un local moins cher et diminuer le rythme de la programmation.Le responsable artistique a déjà déposé une demande de Dispositif local d'accompagnement (DLA) auprès de la Région et a pris contact avec l'Agence culturelle du Poitou-Charentes.Mais l'avenir n'est pas rose pour les trois salariés de l'association et les six intermittents pris régulièrement, dont les emplois sont désormais menacés. « Il va falloir restructurer L'Azile et voir les besoins en fonction du nouveau projet à la rentrée. »Une quarantaine de bénévoles participent également au bon fonctionnement de la structure. « S'ils n'étaient pas là pour s'occuper de la billetterie ou de l'affichage, il ne serait pas possible de continuer. »Une nouvelle propositionPour le responsable artistique, la solution est peut-être également à chercher du côté de l'innovation. « Dans les années 60-70, les cafés-théâtres avaient attiré le public car ils représentaient un nouveau mode d'expression. Cela a été une petite révolution. Tous les artistes qui ont émergé à cette époque sont passés par là. Il faut peut-être réinventer quelque chose. D'autant plus que nous sommes à un tournant, les gens sont rivés aux écrans, leur budget loisirs est de plus en plus restreint et, avec la multiplication des propositions culturelles à La Rochelle, le public est éparpillé. »Mais Marc Bassler ne s'avoue pas vaincu pour autant. « Je reste optimiste, ce n'est juste pas possible qu'on ferme boutique. Il y a déjà eu des crises importantes, on doit toujours se battre pour continuer. C'est un nouveau défi. Finalement, cela fait partie aussi de nos métiers précaires. »(1) Assemblée générale aujourd'hui à 18 h 30, au 29 rue Debussy, La Rochelle. Ouvert au public. Tél. 05 46 00 19 19.Publié le 03/06/2015 par jennifer delrieux [email protected]http://www.sudouest.fr/2015/06/03/l-azile-dans-l-impasse-1939409-1391.php

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