Les bactéries intestinales sont-elles finalement le principal responsable des crises de colère, de pleurs et des humeurs des tout-petits? Cette étude américaine est l’une des premières à s’intéresser à la relation entre l’intestin et le cerveau et, plus précisément à l’influence du microbiome intestinal sur le comportement et la santé mentale. Ses conclusions, mitigées, présentées dans la revue Brain, Behavior and Immunity, identifient, chez des enfants âgés de 2 ans, quelques associations modestes entre les types de bactéries intestinales et certains traits de personnalité.
Ici, les chercheurs de de l’Ohio State University ont analysé des échantillons de selles de 75 enfants, âgés de 18 à 27 mois, et recueilli des données de tempérament et de comportement par questionnaire, auprès de leurs mères. Les chercheurs ont quantifié la variété de bactéries et l’abondance de certaines bactéries dans chaque échantillon.
Les chercheurs ont évalué chez chaque enfant 3 groupes de traits de personnalité :
- l’affectivité négative qui comprend des traits de personnalité comme l’anxiété, l’impatience, l’inconfort, la timidité, la sensibilité à l’environnement,
- l’impulsivité, l’hyperactivité et la sociabilité,
- Et enfin, le contrôle volontaire et la concentration.
L’analyse constate que,
· Peu de différences entre les microbiotes des filles et des garçons,
· mais de fortes différences de tempérament…
· une plus grande diversité de bactéries intestinales associée à un risque plus élevé de comportements impulsifs et de niveaux élevés d’activité, chez les filles et les garçons,
· une plus grande diversité de bactéries intestinales associée à une plus forte sociabilité chez les garçons,
· une moins grande diversité bactérienne associée chez les filles seulement, à des scores plus élevés de contrôle volontaire,
· des associations entre certains types de bactéries et la sociabilité, le bien-être et l’intérêt chez les garçons et entre un type particulier de bactéries et des scores plus élevés d’anxiété chez les filles.
En fin de compte, et en dépit des quelques relations identifiées, les chercheurs restent mitigés sur l’effet des ensembles bactériens de l’intestin sur le tempérament de l’enfant. Ils évoquent plutôt l’effet possible des hormones du stress sur l’acidité de l’intestin et donc la flore bactérienne ou encore l’association entre certaines bactéries et la maladie qui peut affecter directement le bien-être ou le comportement.
Source:Brain, Behavior and Immunity November 10 2014Gut microbiome composition is associated with temperament during early childhood
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