genre: fantastique
année: 1995
durée: 3h01
l'histoire : Dans un avion, des passagers endormis découvrent à leur réveil qu'ils sont plus ou moins seuls à bord, ceux qui étaient éveillés ayant mystérieusement disparu, pilotes compris. Il semblerait même que, à terre, tout le monde ait également disparu...
La critique :
L'univers de Stephen King continue d'inspirer l'univers du cinéma et de la télévision. Preuve en est avec Les Langoliers, réalisé par Tom Holland en 1995. En l'occurrence, il s'agit d'une production destinée à la télévision, et plus précisément d'une mini-série télévisée, qui est aussi l'adaptation d'un roman court éponyme du même Stephen King.
Cependant, le maître de l'épouvante n'est pas la seule source d'inspiration des Langoliers. En effet, certaines critiques le considèrent, à juste titre, comme un ersatz de la série La Quatrième Dimension, à la seule différence que Les Langoliers s'étale sur une durée de trois heures. Au niveau de la distribution, cette mini-série américaine réunit Dean Stockwell, David Morse, Patricia Wettig, Mark Lindsay Chapman, Frankie Faison, Bronson Pinchot et Tom Holland lui-même.
Quant à Stephen King, il effectue également une courte apparition, néanmoins remarquée. Scénariste et réalisateur, Tom Holland s'est taillé une certaine réputation dans le cinéma fantastique et horrifique, notamment avec Vampire, vous avez dit vampire ?, Jeu d'Enfant, ou encore Class 1984. En l'occurrence, la tâche du cinéaste s'avère assez compliquée.
A l'origine, le livre éponyme de Stephen King est un roman assez court. Ce qui laisse évidemment perplexe puisque nous sommes en présence d'une oeuvre d'une durée de trois heures. Ensuite, les adaptations de romans et/ou de nouvelles du maître de l'épouvante au cinéma ou à la télévision se révèlent particulièrement inégales.
Qu'à cela ne tienne, Les Langoliers respecte les grandes lignes de la nouvelle originale, publiée dans le recueil Minuit 4. Attention, SPOILERS ! Certains des passagers du vol régulier Boston-Los Angeles se sont assoupis dans la cabine. A leur réveil, ils découvrent avec effroi qu'ils ne sont plus que dix à bord et que l'appareil navigue en pilotage automatique.
L'équipage, comme la plupart des passagers, a mystérieusement disparu. Les liaisons radio sont coupées, tout n'est qu'obscurité et silence. Heureusement, le commandant Engle, pilote de ligne en déplacement personnel, parvient à prendre les commandes de l'appareil et à atterrir sans encombres. A l'aéroport, les rescapés de cet étrange voyage entrent dans un terminal aussi vide et déserté que l'appareil qu'ils viennent de quitter.
Encore une fois, impossible de ne pas songer à un épisode de La Quatrième Dimension. Dès son introduction, le film a le mérite d'afficher les hostilités : un avion, des passagers qui s'endorment mystérieusement, et un réveil brutal dans une autre dimension. On se croirait presque (et je me répète...) dans un épisode de la célèbre série de Rod Serling !
Seul problème, et pas des moindres, un certain nombre de passagers ont disparu. A partir de là, Tom Holland prend son temps pour planter son décor, à savoir principalement un avion et un aéroport, et pour exposer ses personnages. Sur ce dernier point, les personnalités sont évidemment variées : une jeune adolescente aveugle, deux pilotes qui ne pigent rien à la situation, ou encore un fou furieux totalement hystétique, joué par Bronson Pinchot.
La situation se complique sérieusement lorsque certains personnages évoquent la présence (dans un premier temps invisible) de mystérieux langoliers. En effet, certains protagonistes semblent entretenir une relation télépathique avec nos créatures carnivores. D'un côté, il y a cette fillette aveugle, dotée de pouvoirs pychiques, qui est victime de visions cauchemardesques et prémonitoires.
De l'autre, Craig Toomey (le "bad guy" de service) est décrit comme un homme pressé, irascible, revêche et taciturne, dont le passé semble relié aux Langoliers. "Ils vont te prendre et te dévorer ! Les Langoliers !". Cette menace persistante, mais encore une fois invisible, est le fil conducteur d'un scénario pas toujours très clair dans ses intentions, ses rebondissements et ses explications.
Certes, il est bien question ici de voyage dans le temps, et plus précisément, d'univers parallèles. Toutefois, le récit est souvent confus, alambiqué et ponctué par de nombreuses baisses de rythme et chutes de tension. L'interprétation est elle aussi inégale. Si certains acteurs tirent leur épingle du jeu, entre autres, l'excellent Dean Stockwell, d'autres se révèlent assez décevants, ou alors trop discrets.
C'est par exemple le cas de David Morse, dont le personnage ne présente qu'un intérêt relatif. Il s'agit ni plus ni moins que d'un vulgaire quidam. Ensuite, les effets spéciaux laissent clairement à désirer. En l'occurrence, le design des Langoliers, sorte de créatures carnivores et énigmatiques, prête davantage à sourire. Pourtant, malgré ses défauts, Les Langoliers parvient tout de même à distiller un sentiment d'angoisse et de malaise sur la durée. Enfin, n'oublions pas qu'il s'agit (encore une fois) d'une mini-série et qu'elle ne dispose pas des mêmes moyens qu'un blockbuster. Ma note finale pourra donc paraître généreuse.
Note: 12/20
Alice In Oliver