Par/by Jean-Christophe Nurbel
Rédacteur en Chef/Editor in Chief
Le temps compte : après les 1 minute du Mobile Film Festival, du 5 au 14 juin 2015, place aux 3 minutes (hors titre et générique) du Très Court International Film Festival et à sa 17ème édition, présidée cette année par la réalisatrice Pascale Ferran (Lady Chatterley, Bird People). Mais ces courts en disent-ils long ?
Time matters: after the 1 minute of the Mobile Film Festival, from 5 to 14 June 2015, let's have have look to the 3 minutes (excluding title and credits) of the Très Court International Film Festiva and its 17th edition, chaired this year by the filmmaker Pascale Ferran (Lady Chatterley, Bird People). Do these short movies tell us a lot?More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Cette année, le festival va déployer 150 films - parmi une sélection de 3000 films - sur 5 continents simultanément, soit sur 30 pays (dont la France) et 110 villes. À travers des sélections compétitives et non compétitives, il va offrir un intéressant panorama international de ce format de court-métrage.
Une Compétition Internationale variée
Nous avons pu découvrir en avant-première les 43 films de la Compétition Internationale et voici les courts-métrages qui nous ont plu :
- des courts-métrages drôles comme celui de Luis Alejandro Medina Villarroel (Imprevistos, Venezuela) qui traite des victimes collatérales des confrontations entre super-héros et extra-terrestres ;
- des courts-métrages d'animation amusants comme la vie résumée en un tour de disque (vinyle) par Job, Joris & Marieke (A single life, Pays-Bas) ou comme cet ours pour enfants pas sage de Jon Turner (Tall tales pt 2, Royaume-Uni) ;
- des courts-métrages sociaux avec notamment le court de Fabienne Galula (Carton d'invitation, France), déjà vainqueur du Prix du meilleur scénario au Mobile Film Festival 2015 ;
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- des courts-métrages réseaux sociaux avec l'improbable rencontre entre Kirsten Dunst et deux fans filmée par Matthew Frost (Aspirational, États-Unis), ou les conséquences absurdes mais possibles de ces réseaux sociaux sur nos vies relevées par Roger Villaroya et Mario Rico (Una cuestión de etiqueta, Espagne) et par Oriol Puig Playá (It girl, Espagne) ;- des courts-métrages militants comme le vrai-faux docu-fiction de Noé Vitoux (Black bloc - A story of violence and love, France) ou la jolie astuce visuelle de Vincent Burgevin (Little planet - Charlie, France) ;
- des courts-métrages écologiques comme celui de Florian Wittmann, Roman Kälin et Falko Paeper (Wrapped, Allemagne) où les effets spéciaux engloutissent une ville ou le lumineux film de Friedrich van Schoor et Tarek Mawad (Bioluminescent forest, Allemagne) ;
- des courts-métrages dramatiques comme les répétitions de Ricky Merino (Por repetición, Espagne) ;
- des courts-métrages contemplatifs comme les jolis souffles de vie répertoriés par Daniel Mercadante (Breath , États-Unis) ;
- des courts-métrages clins d’œil comme celui de Thomas Scohy (Wilson, France) qui reprend l'univers de Wes Anderson.
Quelques courts-métrages marquants
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Mais si cette quinzaine de courts-métrage nous a séduit sur la quarantaine, seuls quatre d'entre eux nous ont vraiment marqués par leurs propositions audio et visuelles :- l'amusant dialogue avec un coquillage anthropomorphisé, filmé par Dean Fleischer-Camp (Marcel the shell, three, États-Unis) ;
- l'excellent travail sur le dédoublement, voire le triplement, pour faire rire chez Maria Reinhardt (Feuer Wasser Erde Luft und Zeit, Allemagne) ou pour faire peur chez Bill Whirity (Semblance, États-Unis) ;
- l'habile utilisation du décalage sonore chez Anton Groves (Lag, Roumanie).
Un manque d'audace : une tendance ou un choix des sélectionneurs ?
Le sentiment après cette projection est que malgré la multiplication des formats courts (mini-séries, webséries, mashup, youtubeurs...), les court-métrages vus dans le cadre de cette compétition montrent une tendance à reproduire des schémas narratifs connus et très usités - notamment l'abus systématique d'une histoire avec une chute (que l'on attend à chaque fois) -, sans de réelles audaces cinématographiques.
Mais cette tendance peut se justifier par le choix des sélectionneurs de diffuser un nombre important de courts-métrages, au risque de proposer des films moins intéressants que d'autres. Ainsi, les autres sélections - la compétition Paroles de Femmes sur le regard féminin, la compétition Travelling34 sur le handicap, la sélection Animation pour les des geeks et les technophiles, la sélection Familiale à partir de 7 ans, la sélection rythmée de Music’n’Dance et la sélection osée Trash’n’Glam - promettent sur le papier de belles surprises.
Souhaitons que cette diversité nous permettra de découvrir d'autres petites pépites de 3 minutes.
"Vaut mieux un court métrage qui en dit long, qu'un long métrage qui en dit court."
Jean-Luc Godard
Bonne projection à tous au Très Court International Film Festival 2015 !
En savoir plus :
- http://trescourt.com/ (site officiel)
- Très Court International Film Festival 2015 du 5 au 14 juin 2015 un peu partout en France et dans le monde