« Ric Hochet » est une des séries dont je ne manquais jamais un album quand j’étais jeune. Même si je n’ai pas attendu la mort du regretté Tibet en 2010 pour abandonner les enquêtes du héros des éditions du Lombard et cette saga qui avait plutôt tendance à s’essouffler, je n’ai pas hésité une seconde à me jeter sur ces « Nouvelles enquêtes de Ric Hochet », surtout que les successeurs d’André-Paul Duchâteau et Tibet se nomment Zidrou et Simon Van Liemt et que je suis particulièrement fan du premier.
Pour cette remise à zéro, l’ami Zidrou reprend bien évidemment tous les ingrédients et les personnages de l’univers de Ric Hochet, dont le commissaire Bourdon, sa nièce Nadine, le journaliste Bob Drumont, l’inspecteur Ledru et le professeur Hermelin. La grosse surprise vient du fait que le lecteur n’est pas invité à suivre Ric Hochet lors de cette première nouvelle enquête, mais l’un de ses plus célèbres ennemis : le Caméléon. L’ex-inspecteur Philippe Manière, alias le Caméléon, a en effet imaginé un plan machiavélique visant à éliminer définitivement Ric Hochet et Bourdon.
L’action se déroule en 1968, entre les tomes 9 (« Alias Ric Hochet ») et 10 (« Les Cinq Revenants ») de la série mère, ce qui permet de revenir aux origines du personnage, tout en lui donnant un fameux coup de renouveau. Le lecteur a donc d’une part droit à de nombreuses références aux neuf premiers albums de la saga, ce qui amusera certainement les fans de la première heure, sans déranger la lecture des néophytes qui profiteront de ce reboot pour découvrir la série. D’autre part, le lecteur a également droit à une remise à neuf qui passe par des dialogues teintés d’humour, voire même légèrement parodiques, et même par l’assassinat du héros… R.I.P. Ric…
Si cette histoire de vengeance riche en rebondissements est une belle réussite au niveau du scénario, la tâche du jeune dessinateur Simon Van Liemt était loin d’être aisée. Reprendre le flambeau d’un homme qui a dessiné pas moins de 78 aventures du célèbre journaliste-détective n’est pas une mince affaire. Force est cependant de constater qu’il s’en sort très bien, respectant d’une part le travail de son prédécesseur, tout en insufflant sa propre personnalité et une approche plus moderne.
Bref, une résurrection réussie… en attendant celle de Bob Morane par Luc Brunschwig… avouez qu’il y a pire comme programme pour renouer avec les héros de sa jeunesse…