Le bilan positif du président Ubullande

Publié le 03 juin 2015 par Despasperdus

Près de 5 mois après leur dernière interview exclusive, le président Ubullande et quelques ministres ont accordé un entretien dont voici la retranscription.

Les éditocrates :

Sapristi, Monsieur le président Ubullande, nous vous remercions de nous accorder cette interview exclusive et non complaisante, juste après le vote de la loi portant sur le renseignement, la réforme de l'éducation nationale et les excellents chiffres du chômage.

Président Ubu :

Ventrebleu, de par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, j'estime que vous êtes au Monde, à Libération, Au Point, au Parisien, à l'Express, au NouvelObs, au Figaro, aux Echos, à TF1, à M6, à BFMTV, à Radio France, à France Télévisions, à RMC, à la Tribune, à Ouest France, mes meilleurs communicants !

Le ministre des phynances

Bougre de con, et Valeurs Actuelles Président Ubullande !

Les éditocrates :

Sapristi président Ubullande, votre bilan est remarquable.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, je suis un visionnaire. J'aime la culture et pardonnez-moi cette digression, mais, je tiens à saluer Lou de Libellus, un ami qui m'est cher, un véritable humaniste, mécène des arts et des lettres, détenteur des palmes académiques, mélomane à ses heures, militant trotskyste catholique et néanmoins, nul n'est parfait, nostalgique des kolkhozes, jardinier hors pair, latiniste distingué, érudit en confitures biologiques, écrivain méconnu et poète maudit qui préfère la paix des monastères aux plateaux de télévision. Je lui souhaite un excellent anniversaire. La République lui est reconnaissante !

Le ministre des phynances

Cornegidouille, nous récompensons les vrais hussards de la République .

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, j'ai toujours soigné le corps enseignant. Mon ami Lou est parti à la retraite à l'âge légal de 45 ans. Il coule des jours tranquilles dans le sept neuf sans souci du lendemain grâce à sa pension substantielle. Il a formé des générations de petits Manuels V, Najad BB, Michel S, Alain J, Nathalie KM, Anne H, Jean-Vincent P, Pierre G, Laurent F, Nicolas S, et Emmanuel M. Il est même le cerveau méconnu de plusieurs réformes de l'éducation nationale, dont la dernière qui garantit notre seuil commun.

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, cette réforme va moderniser cette institution mammouthesque !

Les editocrates :

Merdre, c'est une évidence, la réforme il n'y a que ça.

Le ministre des phynances :

Vrout merdre, la dette la dette... !

Le ministre premier :

Cornegidouille, notre ennemi c'est l'assisté !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, j'ai demandé au père Rebsamen de redoubler la surveillance des chômeurs...

Les éditocrates :

Merdre, vous dites vrai président Ubullande, quelle idée de génie de croiser les fichiers.

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, le président Ubullande veut seulement éliminer des classes les assistés de Pôle emploi qui s'inscrivent au collège et lycée pour profiter du gite et du couvert près du radiateur.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, j'envoie un signal fort de solidarité auprès des enseignants et du peuple grec.

Le ministre des phynances :

Merdre, notre gestion des deniers publics est rigoureuse. C'est la condition sine qua non pour réduire la dette et relancer la croissance.

Les éditocrates :

Sapristi, en tant que journalistes indépendants, neutres et objectifs, nous approuvons cet objectif. Mais, la fraude sociale vient essentiellement des entreprises et peu des personnes bénéficiant de l'aide sociale.

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, nous faisons la guerre aux pauvres, aux inutiles.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, le ministre veut dire que si les entreprises fraudent, c'est qu'elles en ont besoin. Elles œuvrent pour l'intérêt général, c'est bien connu !

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, la concurrence est féroce! La France doit s'adapter aux entreprises. Les milliards d'euros donnés aux entreprises, sans contrôle ni contrepartie, via le CICE ne suffisent pas.

Les éditocrates :

Merdre, président Ubullande, vous êtes lucide, et même autocritique.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, il est plus aisé de s'attaquer aux pauvres pour récupérer de l'argent qu'aux entreprises. En plus, ils sont désorganisés, divisés et votent peu !

Le ministre des phynances :

Merdre, en tant qu'ancien énarque et financier spéculateur, je suis le défenseur du bien commun, or les pauvres sont individualistes. Ils ne font jamais de mécénat !

Les éditocrates :

Sapristi, quel discours de classe !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, nous allons récupérer le demi milliard d'euros que les pauvres fraudent et laisser aux entreprises les 25 milliards d'euros de fraude aux cotisations sociales.

Le ministre des phynances :

Merdre, c'est indispensable pour récompenser l'esprit d'entreprendre !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, je dis que ma priorité est l'emploi !

Le ministre des phynances :

Merdre, quand les pauvres ne seront plus au chômage, ils ne penseront plus à frauder !

Le ministre premier :

Sapristi, quel idée fulgurante et moderne. J'aime l'entreprise.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, moi président ubullande, j'estime qu'il ne faut pas avoir de tabou !

Le ministre premier :

Merdre, le président Ubullande n'a pas le tabou du cynisme comme il l'avait démontré précédemment dans son discours du Bourget.

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, le président Ubullande qui est un écologiste sincère et dévoué, considère que la transition énergétique créera des millions d'emplois.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, moi président Ubullande, j'y compte grâce aux lignes de bus Macron et aux pastilles de Ségolène !

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, le président Ubullande est un écosocialiste, n'en déplaise à Mélenchon.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, je dirais même plus, je suis un homme de gauche qui croit fondamentalement au capitalisme vert.

Les éditocrates :

Sapristi président Ubullande, seules les entreprises peuvent imposer l'écologie.

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, la conférence climatique de Paris le Bourget sera un succès éclatant grâce au génial président Ubullande

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, le frêt autoroutier est plus écologique que le frêt ferroviaire, n'en déplaisent aux experts.

Le ministre premier :

Cornegidouille, comme le souligne l'immense président Ubullande, il ne faut pas être sectaire.

Le ministre des phynances :

Parbleu, le sectarisme est mauvais pour la spéculation et l'écologie ! Or, qu'est-ce que l'économie de marché libre, si n'est la nature ?

Les éditocrates :

Sapristi, quelle pensée fulgurante!

Président Ubu :

Bougre d'imbéciles, tout cela est évident, désormais, chaque voiture aura sa pastille !

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, des recettes supplémentaires.

Président Ubu :

Bougre d'imbéciles, les pauvres qui ont de vieilles bagnoles ne pourront plus s'en servir !!!

Le ministre des phynances :

Merdre et merdre, si les pauvres veulent circuler, ils devront payer.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, je suis le garant des libertés.

Les éditocrates :

Sapristi président Ubullande, avec une telle politique, les écologistes voudront tous revenir au gouvernement.

Le ministre de la paix :

Merdre, le Président Ubullande connait un écologiste bien Placé..

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, j'attends qu'il affirme que le nucléaire est la plus renouvelable et la plus écologique des énergies.

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, je bois les paroles du grand président Hollande.

Le ministre de la paix :

Ventrebleu, il faut sauver Areva !

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, heureusement que le nucléaire est une énergie propre et bon marché.

Le ministre de la paix :

Ventrebleu, les patrons du CAC 40 m'ont confirmé cette information.

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, nous allons relancer la croissance grâce au nucléaire et au transport routier !

Les éditocrates :

Sapristi, président Ubullande, ce que vous dites est moderne...

Le ministre de la paix :

Ventrebleu, le président Ubullande est un intellectuel en avance sur son temps.

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, le président Ubullande est un homme de convictions !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, mes convictions se trouvent là où sont mes intérêts...

Les éditocrates :

Sapristi, président Ubullande, quel courage.

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, ces derniers propos ne doivent pas être rendus publics, dites plutôt que le président Ubullande lutte contre le chômage et la pollution en améliorant la transition éducative avec des pastilles !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, je fais confiance aux médias libres, indépendants, neutres et objectifs soutenus par les fonds publics et l'argent des entreprises du CAC 40.

Les éditocrates :

Sapristi, président Ubullande, en tant que journalistes neutres, objectifs et indépendants aux forces politiques et de l'argent, nous ne manquerons d'exposer votre action.