Mortel !

Ne jamais se fier aux apparences ! Celle du son dégueulasse des mp3 des diverses plateformes, par exemple ! Celle de l'allure générale également. Car sur cette scène extérieure inondée de soleil, il est vrai que Unknown Mortal Orchestra ne paye pas forcément de mine. Son leader, le génial guitariste de poche néo-zélandais Ruban Neilson, porte casquette et tunique...mouais.Néanmoins, comme on a su apprécier la rengaine "So Good at Being in Trouble" comme du reste l'étrangeté qu constitue l'oeuvre de ce groupe atypique, on se rue : et là c'est la claque !La production chétive et les voix volontairement noyées dans le mix sur disque -autrefois l'apanage de Kim Fahy au sein des Mabuses - sont ici mises à nu. Que d'intelligence, que d'audace dans les sonorités, les mélodies tarabiscotées de UMO, devenu quatuor.
Où l'on passe d'une espèce de pop expérimentale à tendance.....allez lâchons le vilain mot qui ne veut plus dire grand chose, psyché ! à une sunshine pop avenante et excellemment exécutée, dans laquelle Stevie Wonder côtoie Steely Dan et tout un tas d'iconoclastes chéris (la liste est longue) !Jamais le groupe ne donne l'impression de se complaire de ces arrangements et breaks compliqués, tout est absolument en place. Le concert va crescendo, et on ne peut que s'incliner devant tant de musicalité et de climats maîtrisés. L'année 2015 sera Unknown Mortal Orchestra, guys ou ne sera pas; Multi-Love vient d'ailleurs de sortir, et il faut s'en aller l'écouter séance tenante. Meilleure prestation de ce TINALS ; y'a pas photo !
le lien de l'intégralité du concert de UMO
Ensuite, cold wave au programme dans la grande scène avec le déprimant set de The Soft Moon, déprimant parce que le type sur scène n'arrête pas de dire qu'il veut mourir, et on se dit qu'à ce rythme,il va nous la faire la grosse bêtise. Loops, bandes pré-enregistréss, éclairage violet (bâillement)....tout ça laisse froid ; voire songeur. Il est plus que de rigueur d'aller chercher du réconfort à l'extérieur.
True Blood meets les Stones d'Altamont = un concert de Foxygen

Et alors là, chapeau, grand moment ! Alors qu'on a déjà passé sur le lieu une heure d'anthologie en compagnie d'UMO, les doux allumés de Foxygen remettent ça pour ce qui pourrait être leur tournée d'adieu. Ou pas. ce jeune groupe semblant déjà avoir fait siennes les ficelles du métier.
Comme par exemple celle de tromper son monde en se foutant sur la gueule, d'abord pour de rire en mimant un combat d'épées entre le bassiste et le guitariste. En simulant ensuite la grosse colère de ce même bassiste qui plante le groupe au bout de 20"....suivi de près par le reste du groupe, qui reviendra revanchard.
Et puis il y a Sam France, qui tarde à rejoindre le devant de la scène, alors que ses copains ont commencé à ferrailler : normal, il semble qu'un membre de la sécurité se soit mépris sur son teint de cire, sa dégaine décadente de vampire fin de siècle, et l'ait empêché de monter !
Lorsqu'il arrive enfin, monté sur ressort, c'est un festival ; notre homme ne tient pas en place, saute comme un cabri, et vocalement se situe dans un registre toujours plus Jaggerien que nature. Aux côtés de trois jolies choristes, marque de fabrique du groupe sur scène, qui se trémoussent et secondent le frontman déjanté à la manière de Ikettes déchaînées.
Son compère Jonathan Rado, l'air amusé mais imperturbable suit tout cela de derrière ses claviers. Les 6 musiciens nous gratifient de refrains/hits garage de leur cru, tous plus irrésistibles les uns que les autres ; le délire sur scène est total.
Et notons que Foxygen dans une démarche très post-punk à l'ancienne, ne daigne pas jouer plus d'un morceau de son récent ...And Star Power. Pose et excitation ont à nouveau droit de cité dans un univers pop parfois si sclérosé ; pari gagné, le public prend son pied.le lien de l'intégralité du concert de Foxygen
GoodGoodNotBad