Chroniqué par Nath
:star: Une dernière danse – Victoria Hislop
Nombre de pages : 616
Editeur : Le Livre de poche
Date de sortie : 7 juin 2015
Collection : Littérature et documents
Langue : Français
ISBN-10: 9782253178118
ISBN-13: 978-2-253-17811-8
Prix Editeur : 8,30€
Disponible sur Liseuse : nonSon résumé :
Quand elle arrive à Grenade pour y prendre des cours de danse, Sonia, jeune Londonienne, ne sait rien du passé de la ville. Une conversation avec le patron du café El Barril la plonge dans la tragique destinée de la famille Raminez : dans les années 1930 vivaient dans ces lieux trois frères aux idéaux opposés, veillant jalousement sur leur jeune sœur, Mercedes, passionnée de flamenco. Tandis que celle-ci tombe amoureuse du guitariste gitan qui l’accompagne, l’Espagne sombre dans la guerre civile. Quel camp chacun va-t-il choisir ? Quels secrets et trahisons vont déchirer la fratrie à jamais ? Happée par ce récit de feu et de sang, Sonia est loin d’imaginer que sa propre existence en sera bouleversée.
Mon avis :
Je n’avais encore jamais lu de livre écrit par Victoria Hislop. Du coup, je dois dire que j’ai sauté sur l’occasion quand on m’a proposé de lire celui-ci et je n’ai pas été déçue.
Quand la petite histoire…
Sonia est une jeune Londonienne qui part à Grenade avec sa meilleure amie, Maggie, qui souhaite fêter son anniversaire là-bas mais aussi pour prendre des cours de danse et visiter la ville. C’est aussi une jeune femme qui n’est pas du tout heureuse dans son mariage et dont le mari est très porté sur la bouteille. N’en pouvant plus de sa vie de couple (ou plutôt absence de vie de couple), elle décide de prendre l’air pendant quelques temps en accompagnant Maggie. Là-bas, elle fera la rencontre de Miguel, le propriétaire d’un café du nom de El Barril qui acceptera de lui raconter l’histoire de la famille Raminez, les anciens propriétaires du café dont des photos de la fille (Mercedes) et de l’un des fils (Ignacio) sont placardées un peu partout à l’intérieur du café. Miguel semble très bien connaître la famille Raminez et y être très attaché. Il semble aussi cacher un lourd passé. Cette rencontre changera définitivement la vie de Sonia.
Suite à un deuxième voyage à Grenade, Miguel décide de raconter l’histoire tragique de la famille Raminez à Sonia qui semble être à chaque fois captivée par les photos sur les murs du café. Il débute son récit par une présentation des personnages : Pablo et Concha Raminez et leurs enfants, Antonio, Ignacio, Emilio et Mercedes. Antonio est un jeune homme très calme qui souhaite devenir professeur. Ignacio, quant à lui, sait depuis l’enfance qu’il veut devenir matador et devient très vite un professionnel dans ce « sport », il est aussi adulé par les femmes. Emilio est un guitariste hors paire qui parle peu et qui passe le plus clair de son temps dans sa chambre avec sa guitare. On apprendra par la suite qu’il adulait Lorca et qu’il était homosexuel (mais il ne fera jamais son coming out). Enfin, Mercedes est une jeune fille qui ne vit que pour la danse et plus particulièrement le flamenco.
… rencontre la grande Histoire
On assiste dans ce livre à la lente dégradation des relations entre les différents membres de cette famille au travers de la guerre civile qui a eu lieu en Espagne de 1936 à 1939. En effet, les trois fils ont des orientations politiques très opposées. Franquiste, communiste ou républicain, chacun aura un rôle dans cette tragédie historique et connaîtra un sort à la hauteur de son engagement.
Mercedes, elle, aura plus de chance que ses frères. Son but est de retrouver Javier, l’homme qu’elle aime et avec lequel elle fait ses spectacles de danse : lui à la guitare et elle à la danse. Javier sera sa seule obsession alors même que les bombes lui tombent sur la tête et que les personnes fuyant les villes lui diront de ne surtout pas aller dans la direction où elle pense qu’il soit.
On suit sa grande marche au travers de l’Espagne pour retrouver l’homme qu’elle aime mais surtout aux ravages causés par une guerre devenue civile. On assiste, impuissant, aux horreurs vécues par les citoyens en fuite fauchés par les bombes et les villes totalement détruites. Grand nombre de villes seront rasées du pays puis reconstruites bien des années après.
L’auteure réussi aussi très bien à retranscrire les sentiments des personnes en exil, notamment lorsque Mercedes part en bateau pour l’Angleterre ; ou encore lorsque Antonio part en France avec d’autres réfugiés dans un camp situé en bord de mer où ils vivront quelques temps dans des conditions déplorables. On ressent très bien le sentiment de dépaysement des personnages mais surtout le fait qu’ils ne se sentent pas à leur place. La plupart des exilés ne trouveront jamais leur place : que ce soit dans un pays étranger ou dans un pays régi par une dictature.
En conclusion, je dirais que c’est un livre qui a réussi à me transporter dans le Grenade de Mercedes et sa famille. C’est pour moi un véritable coup de cœur ! L’histoire est à la fois très addictive et très réaliste. L’auteure réussi très bien à mêler les deux histoires de manière à ce qu’elles soient réalistes. De plus, on en apprend beaucoup sur la guerre civile en Espagne qui est un événement qui est souvent peu connu du grand public. C’est un très beau livre que je suis contente d’avoir lu qui mêle l’horreur de la guerre à la passion pour le flamenco à la perfection. Je pense que je vais désormais suivre de plus près les textes de Victoria Hislop.