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Tournent les violons…

Par Asmaa @frip0uille
Tournent les violons…

Au gré des saisons, des Photomatons, je m'abandonne à ces lueurs d'autrefois. Au gré des saisons, des décisions, je m'abandonne *

Et tournent les violons...

Les yeux grands ouverts dans la pénombre opaque de ma chambre, je sais déjà que la nuit sera pénible. Allongée sur le dos, les bras de chaque côté de mon corps, je sens mes doigts frôler le corps impassible et froid de mon insomnie qui m'observe, étendu à mes côtés. Elle tend ses longs doigts fins et les glissent dans mes cheveux, passant ses ongles sur mon crâne et sur ma nuque, me laissant des marques glacées qui empêcheront le sommeil d'atteindre Morphée.

Je ne cesse de me réveiller en sursaut. Chaque fois que mon sommeil essaie d'atteindre la phase 3 ou 4, celles où mon corps et ma tête se reposent, il se cogne aux barrières électriques érigées par l'insomnie, vigile de mes nuits. Et pourtant, je peux me rappeler chacun des cauchemars qui peuplent celles-ci et tous leurs personnages s'entassent dans ma chambre comme autant de fantômes avides.

Et tournent les violons... Combien de farces, combien de frasques ? Combien de traces, combien de masques avons-nous laissé là-bas ? Poser les armes, prendre le large. Trouver le calme dans ce vacarme, avant que je ne m'y noie.

Le téléphone des voisins sonne sans cesse, peut-être pour me rappeler que le mien est muet ces derniers temps. Je rends les armes. Cette nuit j'ai encore perdu. En me levant je croise mon regard creux et hébété dans le miroir. Je me fais peur. Je décide de me faire un thé, tant qu'à faire. Je remets la lutte à ce soir...encore une fois. Parce que... s'accrocher au monde est censé nous rendre heureux et nous procurer un sentiment de contentement ; au lieu de cela, nous nous retrouvons pris dans un rapport malsain et pénible à la société et aux gens. Toutes les profondes angoisses, douleurs et insécurités proviennent du fait que nous ne parvenons pas à nous approprier le monde, pas plus que nous ne sommes capables de nous défaire de cette emprise qu'il a sur nous. Nous vivons constamment dans l'agitation de l'existence, avec cette dérangeante impression d'être inutiles, de vivre dans un désert stérile.

Et tournent les violons... Quand les souvenirs s'emmêlent, les larmes me viennent.. et le chant des Sirènes me replonge en hiver. Oh mélancolie cruelle.. harmonie fluette.. euphorie solitaire.

Tournent violons…
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Tournent les violons…

Une illuminée de plus dans la nature ! Étudiante de 24 ans en communication et relations presse. Bonne vivante à temps plein et blogueuse à mes heures pas perdues. D'un naturel passionné, je prêche l'épicurisme auprès de mes semblables. Geekette dans l'âme, j'aime traiter de sujets divers et variés. Vive l'éclectisme !


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