Aujourd’hui, je vais vous parler d’un jeune auteur que j’ai eu l’occasion de croiser plusieurs fois pour le travail. Il s’agit de Miguel Bonnefoy, lauréat du Prix du Jeune Écrivain de langue française en 2013 pour sa nouvelle Icare. Il a publié cette année aux éditions Rivages son premier roman, qui faisait notamment partie des finalistes du Goncourt du Premier Roman aux côtés de Kamel Daoud : Le Voyage d’Octavio.
J’ai pu lire beaucoup de critiques très élogieuses sur ce petit livre qui raconte l’histoire de ce Vénézuélien analphabète et de ses pérégrinations qui font le faire évoluer et connaître mieux son pays. J’ai même lu à plusieurs reprises que l’écriture de Miguel était à comparer avec celle de Garcia Marquez. Je dois avouer que j’ai lu extrêmement peu d’auteurs d’Amérique du Sud (Miguel est de nationalité vénézuélienne, mais il écrit en français et vit à Paris). Et même plus largement d’auteurs hispanophones, qu’ils écrivent dans leur langue ou non. Honte à moi, je sais, c’est tout un pan de la littérature qui m’est inconnue. Pour ma défense, sachez que je me suis procuré Cent ans de solitude pour me rattraper. Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas habituée à cette langue si particulière, latine, riche, foisonnante, un peu rêveuse. Vraiment pas habituée.
Pour tout dire, j’ai été très désarçonnée par ce roman. On y suit Octavio, sa rencontre avec la belle Venezuela, ses efforts pour apprendre à lire et à écrire puis ce revirement de situation où le héros apprend que sa bande de brigands s’apprête à cambrioler la maison de son amie. Octavio débute alors une grande épopée aux coins des forêts et campagnes vénézuéliennes. La vie prend parfois des atours fantastiques. L’imaginaire se mêle au réel, parce que c’est presque plus logique.
Il est difficile de classifier ce livre, de lui mettre l’étiquette d’un genre précis. Il y a de la poésie, de la douceur, de belles images, de tendres descriptions mais aussi des moments plus difficiles, des vérités humaines toutes nues. J’ai eu du mal à m’imprégner de l’ambiance qu’a voulu créer l’auteur, je n’ai pas accroché à ce style qui est vraiment différent de ce que je lis d’habitude. Durant ma lecture, je ne me suis pas sentie attachée au personnage, à aucun moment, j’ai lu son voyage comme on lit le dos d’un paquet de céréales au petit-déjeuner. Je ne me suis pas ennuyée, j’avais même envie de connaître la fin de l’histoire, la lecture est allée assez vite, mais j’ai vraiment du rater quelque chose car je suis passée complètement à côté de ce que d’autres ont vécu à la lecture de ce livre. Il faut croire que ce type de littérature me laisse indifférente voire, pire, m’incommode. C’est vraiment triste à dire, et je ne vais pas à m’arrêter à cette petite déception pour me faire une opinion plus générale, mais c’est vraiment comme ça que je l’ai ressenti.
Je n’ai donc pas d’avis tranché sur Le Voyage d’Octavio. J’ai bien senti qu’il se passait quelque chose sous la plume de Miguel Bonnefoy mais je n’y ai pas été sensible. J’ai par contre trouvé ce livre un peu rapide, court dans sa narration : il aurait pu être un peu plus travaillé. Mais pour un premier roman, ça m’a l’air plutôt pas mal !
Miguel Bonnefoy, Le Voyage d’Octavio, aux éditions Rivages, 15€ (ça fait chère la page!)