Après Templeton et son Ouest sauvage, c'est la saison 2 de In America qui s'installe dans la case dévolue à la griffe OCS Signature. Après des pérégrinations américaines, c'est au Brésil que David Cap et Michel Mousset vont se retrouver pour un nouveau road-trip encore plus délirant, encore plus drôle, encore plus émouvant, bref encore plus maîtrisé. La série co-créée par Vincent Primault et Hédi Tillette de Clermont Tonnerre (et Jérémie Galan) poursuit sa route après une première saison qui déjà avait séduit par son écriture décomplexée, un humour jusqu'au-boutiste assumé, et un héritage des comédies d'aventures faisant la part belle à des duos antagonistes. Reprenant peu ou prou une relation entre le clown blanc et l'Auguste comme trame narrative, In America n'hésite pas pour cette seconde saison à faire également quelques incursions un peu plus marquées du côté de l'émotion et à brasser de nombreux thèmes (notamment la paternité) qui donnent une épaisseur bienvenue au récit traversé par nos héros. Si la série ne se veut pas révolutionnaire elle est par contre la digne descendante de ces comédies populaires françaises et/ou buddy movies qui ont marquées l'imaginaire collectif (on pense à la trilogie de Francis Veber Spécialistes de Patrice Leconte ou aux La chèvre-Les compères-Les fugitifs, mais aussi dans une moindre mesure aux Robert Enrico voire même à une série comme Les Globes-trotters). A grands coups de dialogues qui font mouche, de punchlines définitives assénées avec assurance, les moments savoureux ne manquent pas. Le burlesque baigne ces dix nouveaux épisodes, qui laissent filtrer aussi l'émotion comme dans toute bonne comédie qui se respecte. Le sérieux et le respect dévolus à un genre qui aura sans nul doute bercé les auteurs ne se dément jamais et si certaines baisses de rythme peuvent se faire sentir par instants, elles sont rapidement contrebalancées par une vanne jamais gratuite ou un élément qui fait avancer le récit. Aventuriers de
Cette seconde saison permet également l'intégration de nouveaux protagonistes dont la talentueuse et ravissante Camille Constantin qui dans un rôle quasi mutique parvient à faire évoluer un personnage qui aurait pu sombrer dans le stéréotype mais auquel, au contraire elle prête son charme et son potentiel dramatique avec une réussite qui va crescendo. Les personnages du père de Michel ou celui totalement improbable de Gonzo sont également pour beaucoup dans la réussite de cette saison 2. Bien évidemment, Vincent Primault et Hédi Tillette de Clermont Tonnerre sont les vecteurs essentiels de la série et c'est grâce à leur complicité qui transpire de l'écran et à leur interaction électrique que l'on marche complètement. OCS et soutenu par une maison de production aussi efficace que Making Prod offre une liberté de ton unique et des possibilités démultipliées par rapport à une chaine hertzienne et c'est ce qui confère sa personnalité à In America. Anti-conformiste et vraie dramédie de qualité, la fin ouverte de cette saison 2 laisse augurer d'une suite que l'on espère explosive. Vincent Primault à l'instar d'un Depardieu a le rôle qui pourrait sembler ingrat de celui qui se plaint constamment mais son abattage et son potentiel comique s'en trouvent renforcés. Hédi Tillette de Clermont Tonnerre quant à lui, réussit une composition de haut vol avec un jeu extrêmement généreux et très expressif que ce soit avec son corps ou son visage et si le personnage de Michel induit une palette aussi large, c'est le charisme et le talent de l'acteur qui forcent l'admiration. On aurait pu craindre que le récit ne s'essouffle en saison 2 et que renouveler l'audacieux pari d'une saison 1 pleine de fraicheur et de fantaisie serait une gageure difficile à relever mais fort heureusement le plaisir reste intact, l'insert de flashbacks permettant en outre un degré de lecture supplémentaire (et quelques moments totalement délirants). Sans nul doute, le fait de proposer une série comme celle-ci sur une chaine comme
Crédits: OCS