Le lac de Guerlédan asséché

Publié le 02 juin 2015 par Lesbottieres

La construction du barrage de Guerlédan sur le fleuve côtier du Blavet a débuté en 1923 et a duré 7 ans.

Deux raisons à son édification :

– La production d’électricité

– La réalisation d’une immense réserve d’eau (55 millions de m3 qui alimentent près de 50% des Morbihannais en eau potable)

Depuis 2001, l’ouvrage a pour fonction également de réguler les eaux du fleuve en période de crue.

Le lac formé par la retenue d’eau est immense : 12 km de long, 400 hectares. Il est devenu au fil des années un centre de loisirs nautiques très couru sans parler de sa réputation en matière de pêche.

Situé sur les communes de Saint-Aignan (Morbihan) et Mûr-de-Bretagne (Côtes-d’Armor) il délimite à cet endroit les deux départements.

Des travaux d’entretien de l’ouvrage nécessitent sa vidange complète de temps en temps (1951-1966-1975-1985). Trente ans après son dernier assèchement, cette opération vient d’être à nouveau réalisée et aujourd’hui le lac a complètement disparu.

Durée des travaux 6 mois.

Inutile de préciser que cette vidange attire nombre de visiteurs, et pour cause : la découverte du fond du lac avec notamment les bâtiments et les arbres engloutis depuis tant d’années est assez extraordinaire.

Un décor lunaire, fantomatique, irréel.

Petit aperçu :

Le barrage lui même : 45 mètres de hauteur, 206 mètres de longueur, 33,5 mètres d’épaisseur à sa base

L’eau du lac évacuée, le Blavet a retrouvé son lit initial pour quelques mois,  la remise en eau n’étant programmée qu’en octobre prochain.

 

Paysage étonnant tout le long des berges

 

 

Les arbres submergés depuis tant d’années ressurgissent noirs, squelettiques mais on a l’impression qu’il ne faudrait pas grand chose pour qu’ils repartent, reverdissent.

  

 

un peu comme la terre qui, après seulement quelques semaines à l’air libre, commence déjà à se recouvrir d’herbe

 

Lors de la mise en eau, 17 écluses ont été noyées dans le lac.

Elles réapparaissent, plutôt en bon état d’ailleurs.

 

 

ainsi que quelques habitations attenantes

 

L’assèchement a permis de mettre à jour quelques objets ou vestiges amenant parfois des anecdotes étonnantes. Ainsi, un appareil photo numérique a été découvert sur le fond vaseux. Après nettoyage, les photos ont pu être visionnées et le propriétaire retrouvé !  Au cours d’une promenade en canoë sur le lac en juin 2010, l’appareil était tombé malencontreusement à l’eau…

Cette embarcation, elle, n’a pas supporté aussi bien son séjour dans l’élément liquide

 

 

Eh oui ! Les Côtes-d’Armor ne se sont pas toujours appelées ainsi

 

L’embarcadère de “Beau Rivage”

 

Ici, si les “vedettes” ont été mises sur cales en attendant des jours meilleurs

 

d’autres embarcations autour du lac semblent en équilibre plus précaire.

  

Dès l’automne, elles retrouveront leur élément…

Si vous êtes dans le coin, n’hésitez pas mais attention, avec la période estivale qui approche, vous risquez de ne pas être tout seul sur le site.