Impossible à classer,
il vire du vers insensé
au plus assommant des romans
puis fait l’inverse
d’une seule haleine.
Puis le livre s’achève, le livre s’achève.
Et ce qui rend la personne plus réelle,
alors,
qu’un livre,
c’est justement le fait que vous ne pouvez en relire
un chapitre, une phrase, un mot.
Vous pouvez les réécrire,
lui, elle,
et ne pouvez le faire.
Ne le pouvez. Cette impuissance est la source
de tout ce que vous devez dire.
*
A person, for you, is a book.
Impossible to categorize,
it veers from non-sense verse
to the most tedious of novels
and back
in just a breath.
And the book ends, the book ends.
And what makes the person more real,
then,
than a book,
is just that you cannot reread
one chapter, one sentence, one word.
You must rewrite him,
her,
and you cannot.
You cannot.
This inability is the source
of everything you have to say.
***
Joë Wenderoth (né en 1966 à Baltimore, Etats-Unis) – It Is If I Speak (2000) – Traduit de l’anglais par Raymond Farina