80 ans. Fujitsu est né en 1935, quelques années après le tremblement de terre de 1923 et est issu de l’alliance de Furukawa Electric avec Siemens dans le but de reconstruire les infrastructures de la région de Tokyo, qui avaient été détruites dans la catastrophe. Aujourd’hui, Fujitsu est la première société de services informatiques au Japon et numéro 4 mondial, le cinquième fabricant de semi-conducteurs japonais. A 80 ans, Fujitsu est une entreprise internationale, paradoxalement peu connue en France.
Fujitsu organise une série de conférences internationales, le Fujitsu World Tour, qui faisait étape ce matin à Paris, et à laquelle j’ai été convié en compagnie de nombreux observateurs de l’univers technologique en France. Voici donc un rapide compte-rendu de cette journée, présentée par Daphné Alecian, Directrice Marketing & Communication de Fujitsu.
Benjamin Revcolevschi, nouveau DG de Fujitsu France
Avec 160 000 salariés, 20 000 personnes qui font de la R&D, Fujitsu façonne l’informatique depuis 80 ans. Fujitsu respire l’innovation. Cet immense groupe réalise 40 milliards de dollars de CA, et fait partie des leaders de l’informatique mondial. Son ADN, c’est l’innovation, avec 100 000 brevets (!) déposés depuis sa création.Les points forts de Fujitsu? Selon son DG, c’est d’abord la force du global avec l’agilité du local (seulement 500 personnes en France à ce jour). C’est aussi une très forte culture d’innovation: papier digital, fermes solaires, le Japon est friand, depuis 80 ans, de percées et d’audace technologique.
Ichiro Ogasawara, Numéro 2 de l’Ambassade du Japon à Paris
Il rappelle que Fujitsu est omniprésent au Japon. Diplomate japonais à Paris, il utilise les produits Fujitsu quotidiennement, tant du point de vue matériel que logiciel. Plus intriguant, il évoque le choix philosophique que cela représente, la dimension éthique d’une telle omniprésence. Etre le numéro un représente une responsabilité morale: l’ordinateur, et plus largement la technologie, est au service de l’homme, et non un but, une fin en soi. L’humain doit rester au centre des choses: c’est la philosophie de Fujitsu.A l’approche de COP21, la démarche de responsabilité environnementale menée par cette entreprise mérite, selon le diplomate, d’être rappelée et citée en exemple.
L’humain au coeur du digital, Benjamin Revcolevschi, Bruno Sirletti
En 2015, avec 10 milliards d’appareils connectés, le nombre d’objects connectés a dépassé le nombre d’êtres humains sur la planète. L’informatique est partout, et non seulement dans les ordinateurs. Il n’existe quasiment plus d’activité humaine qui ne fasse appel, d’une manière ou une autre, à l’informatique.
Historiquement, l’informatique s’est intéressée à la productivité. Cela continuera avec la « révolution digitale », mais l’augmentation des gains de productivité va poursuivre son accélération. B. Revcolevschi cite l’intégration de puces RFID chez Airbus dans la fabrication de certaines pièces, pour faciliter l’inventaire et accroître la capacité de production.Mais ce n’est pas tout. L’informatique, la digitalisation, c’est aussi accroître la valeur perçue par les consommateurs. B. Sirletti cite l’exemple de Caixa Bank, qui a développé un nouveau modèle de distributeur de billets avec Fujitsu, dans une démarche de co-création avec des clients. Le résultat, c’est un DAB adapté aux handicapés, aux seniors, qui détecte automatiquement les faux billets, et qui est doté d’un deuxième écran destiné à apporter de l’aide au client, sous la forme d’un avatar animé, qui parle en langage des signes.
L’ubérisation de l’économie est un challenge qui concerne toutes les entreprises, et Fujitsu se positionne comme un partenaire de ses clients pour affronter de telles évolutions des modèles économiques. Enfin, la cybersécurité est un enjeu important, et un acteur technologique comme Fujitsu l’a intégré dans ses offres?
Mais pour relever ces défis, les entreprises font face à des contraintes fortes, liées parfois à l’informatique sous-jacente: des applications hétérogènes et anciennes, des données stockées un peu partout dans l’entreprise, un manque récurrent d’expertise et de compétences technologiques en interne, en raison des budgets dédiés à la gestion plus qu’à la transformation digitale.
La roadmap pour réaliser la transformation est « simple », selon B. Revcolevschi:
- Partir de l’humain, les salariés, les clients.
- Puis passer au niveau de l’entreprise, de ses infrastructures
- Enfin, passer au niveau de l’industrie et du scteur d’activité, de son écosystème
Quelques exemples: Barcelone, ville un peu particulière en Espagne, qui a toujours cherché à rayonner par opposition à Madrid. Barcelone, ce n’est pas que le foot, mais aussi le concept de « SmartCity« . Comment? Avec les distributeurs intelligents de la Caixa, cités plus haut. Mais aussi au niveau des transports, avec des services de géolocalisation et d’optimisation du trajet très sophistiqués, en fonction du trafic réel.
C’est aussi l’accès aux nouvelles technologies pour des lycéens défavorisés de la région Pays de la Loire. Grâce aux usines allemandes d’Augsburg, en quelques semaines, plusieurs milliers de PC ont été livrés, dans une démarche de réduction de la fracture numérique.
Jean-Jacques Etotoue, Limagrain
Limagrain, c’est le 4e semencier mondial, qui réalise un CA annuel de 2Md d’euros, avec 9000 salariés, présent sur 42 pays, et dont 14% du CA est consacré à la recherche. J.J. Etotoue est responsable d’un groupe de 65 personnes répartis sur plusieurs sites. Son sujet: l’infogérance du poste de travail, le projet « customer experience« . Pourquoi?
Une enquête de satisfaction, menée par Ipsos en 2013 auprès de 4000 clients, et qui conduit à une remise en cause. Un appel d’offre est lancé, et Fujitsu y répond, n’est apparemment pas sélectionné, mais est contacté suite à la défaillance du prestataire sélectionné. Résultat? Une reprise en main rapide et efficace en quelques semaines.Les ingrédient de la réussite du projet: équipe dédiée, un knowledge manager, un suivi de qualité. Les atouts de Fujitsu: un support 24/7, dans 5 langues (sur les 10 que nécessitaient le projet), et un taux de satisfaction de 95% sur 3500 incidents ouverts.
Bon, visiblement, Mr Etotoue est content du résultat…
L’impact du SMAC, autour de Reynald Fléchaux, avec Loïc Nasso (GrDF), Bernadette Andrietti (Intel), Claude Moly-Mitton (président de l’USF), Philippe Mezan (Legrand)
Pour Legrand, les points forts de Fujitsu, c’est d’abord les qualités humaines et culturelles d’un groupe asiatique: efficacité, capacité d’adaptation, très forte écoute. Puis la qualité de l’équipe rencontrée (à Lisbonne). Et enfin, la qualité de l’accompagnement commercial. L’enjeu actuel, c’est l’infogérance sélective.
Pour Bernadette Andrietti (Intel), qui cite Gartner, si vous n’avez pas de projet BYOD (Bring your own device), vous allez au devant de problèmes. Mais le BYOD doit faire partie du projet d’entreprise, car sinon on sera confronté à d’autres problèmes, comme des problèmes de sécurité, par exemple.
Que signifie le PC (Personal computer) aujourd’hui? Ne devrait-il pas changer de nom pour refléter le consommateur-roi? Le PC est multiforme: des all-in-one, des small personal factor, etc. Le marché du PC reste non négligeable, mais les conditions de marché ont évolué. Et la loi de Moore reste valable.
Loïc Nasso (GrDF) présente les avantages que présente l’utilisation de tablettes sur un chantier: envoyer des photos, accéder aux mails, et surtout, accès aux plans avec tous les niveaux de détail souhaités, sans pâtir du vent (ah, les bons vieux plans qui s’envolent au moindre coup de vent…). On gagne du temps, on gagne en productivité. Le choix du matériel Fujitsu? rapport qualité / prix d’une part, mais surtout choix des utilisateurs, qui ont été sollicités pour sélectionner le matériel, en cours de déploiement.
Pour Bernadette Andrietti, améliorer la productivité contribue au bonheur du salarié, ou du moins à diminuer les tâches harassantes (comme la saisie des notes de frais, qu’on peut désormais digitaliser…).
Claude Moly-Mitton préside l’USF (le club des Utilisateurs SAP francophones). Il vient parler d’une solution SAP HANA, mais là, je suis complètement incompétent pour vous en parler de manière objective, et comparer ce type de solution avec d’autres solutions type HADOOP ou NoSQL.
Concernant le Big Data, Bernadette Andrietti rappelle que le potentiel est énorme, les opportunités sont gigantesques, mais rares sont les personnes qui savent les exploiter. Les impacts en santé, notamment, sont inimaginables, notamment en terme de séquençage, de tests, etc. La technologie et l’expertise doivent être acquises auprès d’entreprises compétentes.
20 minutes pour découvrir comment Japon rime avec Innovation, Ichiro Aoyagi
Un panorama rapide des prochaines avancées technologiques issues du Japon. Comme par exemple les FCV (Fuel Cell Vehicles), des véhicules bien moins polluants que ceux que nous utilisons actuellement. Fujitsu a contribué au développement de ce projet, au niveua du logiciel embarqué, et du pilotage des stations de recharge nécessaires pour ce type d evéhicule.
L’augmented self
La technologie au service des individus, ce n’est pas uniquement l’authentification par l’iris (vue plus haut et primée à Barcelone), c’est aussi, par exemple, des montres connectées dont le but est de déterminer en temps réel les conditions physiques des salariés impliqués dans des tâches physiques, pour anticiper tout risque.
Autre innovation, un périphérique d’entrée qui a la orme d’une bague!
Ou encore, des lunettes équipées d’un mini laser excitent la rétine des personnes dont la vue est déficiente, pour améliorer la qualité de leur perception visuelle, et passer d’une vision trouble à une vision (presque) nette (encore à l’état de prototype néanmoins…).
Bon, et si vous avez une heure à passer sur le sujet, voici la vidéo enregistrée lors du Fujitsu World Tour … au Japon.
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