Publié le 02 juin 2015 par Universcomics
@Josemaniette
Old Man Logan est de retour. Avec son corollaire indispensable, à savoir une violence crue, un sentiment de fin du monde imminent, de désolation un peu partout. Sur la planète du Battleword, Brian Bendis renoue les fils de l'intrigue là où nous l'avions laissée, plus ou moins, avec Mark Millar. Cette version de Logan là, usé mais toujours tranchant, est d'une classe folle. A la croisée des chemins entre Clint Eastwood et Mad Max, on le voit traîner sa nonchalance meurtrière, qu'il s'agisse d'aller régler leur compte à des truands qui marchandent la vie humaine à coups de partie de poker, ou bien lorsqu'il rencontre une Emma Frost vieillissante et vulnérable, avec laquelle il a un dialogue et une scène qui résument la quintessence du style du scénariste, lorsqu'il est dans ses bons jours. Il ne se passe pourtant pas une multitude de choses dans ce premier numéro. Nous y trouvons de nombreux clins d'oeil à l'histoire cinquantenaire de Marvel, à la carrière même de Bendis (un des malfrats déguisé en Daredevil, parce que ça fait cool), et nous y découvrons surtout un héros sombre et très bien caractérisé, qui en une vingtaine de pages assume une dimension presque mythologique tant il suinte le charisme et l'assurance. Et si il en est ainsi, disons le clairement, c'est aussi parce que le dessinateur est un artiste talentueux, qui se sublime pour sortir des planches à couper le souffle. On adore le découpage faramineux, la capacité d'isoler des détails pour magnifier la vue d'ensemble, le travail de dingue du coloriste (Marcelo Maiolo) qui a tout compris des intentions de Andrea Sorrentino, qui réalise ici son oeuvre la plus aboutie. On avait perçu une évolution décisive et intrigante sur les pages de Green Arrow, mais là, c'est une consécration, une intronisation! Ce Old Man Logan est donc une réussite complète, pour le moment. avec un héros rongé par la culpabilité, plongé dans une solitude inénarrable, qui va traverser ce monde dystopique (la scène finale nous fait comprendre que les enjeux vont s'étendre) comme le plus dangereux des outsiders, prêt à jouer des griffes dans une version super-héroïque d'un western futuriste signé Sergio Leone. Notre conseil? Ne ratez pas cette série, surtout pas. D'autant plus qu'il se murmure que Wolverine pourrait ne pas revenir au sein de l'univers Marvel post Secret Wars, et que ce pourrait être ce Old Man Logan qui le remplacerait. Les paris sont ouverts. A lire aussi : Old Man Logan de Mark Millar