Le billet de JPROCK :
Organisation: Live Nation.
Ah Roxette !
De 1986 à 2002 le duo suédois le plus célèbre au monde après ABBA est au sommet. Ils ont vendu des dizaines de millions d'albums et sillonnent le monde en délivrant des prestations enflammées.
Puis soudain en 2002 c'est le choc. Marie Fredriksson append qu'elle souffre d'une tumeur cancéreuse au cerveau et on lui donne 5% de chances de survie.
Marie est opérée et connaît les affres de la chimiothérapie mais elle survivra à ce coup du sort qui la laisse aujourd'hui diminuée mais vivante.
En effet elle a perdu la vision de l'oeil droit, souffre de problèmes d'audition à l'oreille droite et de mobilité au niveau de la jambe droite. Marie a dû réapprendre à parler et à compter, mais elle est là de retour aujourd'hui avec cette envie folle de continuer à partager son art avec son public.
Marie Fredriksson est une survivante, une battante, et une artiste aujourd'hui guérie de son cancer qui a souffert au plus profond de sa chair et qui malgré tout reprend la route avec Roxette et donne chaque soir le meilleur d'elle même.
Beaucoup d'autres bands auraient jetés l'éponge , ou pire l'auraient remplacée, mais Roxette c'est aussi une belle histoire d'amitié qui une fois n'est pas coutume nous réconcilie avec le genre humain. Et les Scandinaves ont bien des choses à nous apprendre quant à leur relation à la maladie et au handicap.
Chapeau donc à Marie et à Per Gessle qui a continué à tourner avec son propre band durant ces dix années difficiles.
Roxette, c'est aussi le témoignage de la fidélité d'un public à un groupe d'exception, véritable machine à hits glam rock qui donne tout à ses fans.
Le show de ce soir fut un grand concert, bien sûr de temps à autre parsemé de petites imperfections dont chacun se fout royalement, mais très intense au niveau de la charge émotionnelle.
Le genre de moment qui nous fait apprécier d'être en vie...
En voici le récit.
C'est Eskobar qui ouvre la soirée.
Malgré une bonne volonté évidente, le band suédois de Daniel Belqvist ne parvient jamais à faire décoller un Lotto Arena qui se réserve pour les retrouvailles avec son groupe favori.
D'autant plus que son rock parfois un peu trop calme n'est pas vraiment propice à emballer les foules. Dommage, mais Eskobar est un combo à revoir dans des conditions plus intimistes.
Après 40 minutes d'attente, il est 21h20 lorsque Roxette monte sur scène sous une immense clameur.
Dès " Sleeping in my car " c'est la grosse ambiance dans la salle.
Les hits se succèdent, intemporels, et on se croirait revenu le 15 octobre 91 date à laquelle le groupe avait incendié Forest National, concert que j'ai vécu en compagnie de mon pote Patchouli. N'espérez pas voir Marie danser et arpenter la scène comme avant, elle ne sait plus le faire, mais assise au centre de la scène elle donne le meilleur d'elle même et tout le groupe gravite autour d'elle.
Per Gessle reste lui un showman d'exception et se charge d'aller chercher le public et de mettre une ambiance de feu.
" Spending my Time " est repris en choeur par la foule, " Crash, Boom , Bang " est touchant, " Crush on You " déchire.
La machine à hits est en marche et ne s'arrêtera plus.
Et même si de temps à autre Marie a un peu de mal avec le placement de son chant ( qui chanterait avec des soucis d'audition ?) le band déchire et le public vit chaque moment à 100%.
Un bain de jouvence musical qui rend heureux, ni plus ni moins !
En 95 minutes Roxette a mis le feu au Lotto Arena avec une setlist à couper le souffle et aucun titre à jeter. Et lorsque " Joyride " clôture le set et que le band revient pour interpréter " Listen to Tour Heart " et le génial " The Look " toute la salle est debout et danse.
Un dernier salut au public qui les acclame et les musiciens regagnent les coulisses.
Tous, sauf Per et Marie qui restent quelques instants de plus et profitent de cet accueil qui leur fait chaud au coeur.
Puis bras dessus-bras dessous ils regagnent les backstage sous une immense ovation.
C'est cette image poignante que la foule garde au fond du coeur en quittant le Lotto Arena.
Vivement la prochaine tournée, car qu'on le veuille ou non il va encore falloir compter avec le duo suédois pour les années à venir. Et personnellement je m'en réjouis !
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK.
Setlist :
Sleeping in My Car
The Big L.
Stars
Spending My Time
Crash! Boom! Bang!
Crush on You
She's Got Nothing On (But the Radio)
The Heart Shaped Sea
Watercolours in the Rain / Paint
Fading Like a Flower (Every Time You Leave)
How Do You Do!
It Must Have Been Love
Dressed for Success
Dangerous
Joyride
Encore:
Listen to Your Heart
The Look