In America // Saison 2. BILAN.
La première saison de In America était pleine de charme, à mi chemin entre un road-movie aux Etats-Unis et une histoire rocambolesque de recherche de son père, de danse de canapé et de rendez-vous d’affaires. Au fil des épisodes on avait fait la connaissance de Chloé, une québécoise pas forcément très tendre au départ et qui va finir par développer des sentiments pour David. La relation entre ces deux personnages continue d’évoluer dans cette saison 2, même si nos deux personnages préférés sont parti au Brésil afin de retrouver la trace du père de Michel. La première saison était construite sur le rêve de Vincent Primault (qui incarne David) de faire un road-trip aux Etats-Unis après avoir passé un peu de temps à New York. Il n’avait alors eu qu’une envie, revenir. Cette saison 2 est donc l’occasion de faire un peu évoluer l’histoire de la série, de permettre à Michel de rencontrer son père (et même plus encore). La série délaisse donc un peu la Sofa’s Dance Cup dans cet épisode afin de se concentrer sur quelque chose de complètement différent mais de tout aussi passionnant. Cette quête va donc nous proposer de rencontrer Vanina, la soeur de Michel, qui n’est pas très tendre en apparence tout de même. Au fil des épisodes, on a l’impression que In America s’est légèrement transformée en Mad Dogs (et ses saisons se déroulant sur des continents différents à chaque fois).
C’est un récit riche en rebondissements mais aussi en comédie légère et fraîche. Le dépaysement aide énormément à passer un agréable moment, c’est indéniable, mais ce n’est pas la seule chose qui m’ait plu dans cette saison puisque c’est un élément que l’on avait déjà pu voir dans la première. Le fait est que cette saison 2 veut réellement tenter de renouveler le style qu’ils ont pu faire jaillir dans la saison précédente. C’est agréable de voir la série tenter de faire quelque chose de différent et pour ce faire, quoi de mieux que de changer de pays. Pas les Etats-Unis, pas la France mais le Brésil. L’arrivée du père ajoute forcément quelque chose de plus à la série mais ce n’est pas le meilleur personnage. Le meilleur ajout qu’ils aient pu faire c’est Vanina, la soeur de Michel. C’est une femme nature, loin de tout ce que l’on peut voir dans la série depuis le début. Elle peut faire penser par moment à Chloé mais pas seulement car ce n’est pas du tout comme elle. Vanina va nous offrir quelques bons moments de comédie, surtout grâce à son côté un peu femme d’action et garçon manqué. Encore une fois, je pense que In America a voulu un personnage de ce genre là afin de combler le vide. Mais Vanina est tout de même un peu différente de Chloé, surtout car elle est ancrée dans une culture complètement différente.
Le père n’a pas servi à grand chose au fond quand on regarde la série de plus près mais ce n’était pas forcément le plus important dans le sens où le père n’a servi qu’à permettre à Michel d’aller de l’avant, à David de comprendre des choses sur lui (et sa relation avec Chloé) sans parler du fait que Michel a fait la rencontre d’une soeur. Cette dernière a beau avoir quelque chose à raconter à la fin (et c’est un très bon cliffangher), je ne pense pas que cela soit ça qui me donne le plus envie de revenir. J’ai largement préféré le reste et notamment le fait que In America privilégie bien souvent les relations entre les personnages. La première saison fût l’an dernier une agréable surprise, que je n’attendais pas du tout et qui avait réussi à me surprendre dans le bon sens. Par ailleurs, cette saison choisit aussi de raconter une histoire écologique. C’est une façon de donner l’impression que les créateurs de la série sont plus engagé. Dans la première saison, il était plus question de quête identitaire afin de retrouver les traces de son père, l’histoire d’une danse inconnue, de liens familiaux bafoués (notamment avec les relations à distance), etc. Mais le but de cette saison 2 était aussi de raconter quelque chose d’autre, de changement avec des personnages qui ont tellement parcouru.
C’est en tout cas ce que je suppose. Par ailleurs, ce que j’ai aussi apprécié c’est la façon dont David a pu devenir d’un coup d’un seul une sorte d’éco-terroriste. C’est ce qui fait aussi la force de ce personnage qui n’a pas de demi-mesure. C’est sa façon de tenter de se faire la main à nouveau après avoir tout perdu dans la saison 1. Il s’est reconstruit petit à petit (il est même devenu… berger, car c’est là où l’on va le retrouver au début de la saison). David est peut-être même plus important dans cette saison que Michel. Ce dernier va offrir de jolis moments de comédie en parallèle, ce qui permet d’équilibrer de façon assez juste la série et les personnages. Mais finalement, quand on parler d’évolution de David et Michel, c’est très tempéré. En tout cas, l’idée de faire mourir le père était une bonne chose. Cela permet de se séparer d’un personnage qui n’apportait rien si ce n’est le fait qu’il lestait un peu trop nos personnages préférés dans un univers qui n’est pas le leur. Quand le créateur de la série explique son choix de tuer le père de Michel, il dit que Jack de Lost aurait dû mourir dans le premier épisode et que l’on se demande alors ce que Lost serait devenue sans ce personnage emblématique.
Le choc de sa mort a des effets qui permettent aussi de donner à la seconde partie de la saison un arrière goût complètement différent. La saison 2 est donc différente de la première et aussi très complémentaire. En tout cas, la série vient nous prouver une fois de plus qu’elle a de l’ambition et surtout énormément de choses à raconter, bien plus que l’on aurait probablement pu le penser au départ.
Note : 7/10. En bref, cette petite comédie reste dans sa lancée et étonne à la fois par sa fraîcheur et sa folie.