Mieux partager l’espace public en favorisant l’alternative à la voiture.
La ville « apaisée » ? Commencer par exemple par fermer la rue Gambetta les matins de grand marché.© PHOTO ROMUALD AUGÉ
POLLUTION
Chasser les bus du centre-ville ?
C’est l’une des suggestions formulées par le secteur « centre-ville » : remplacer les bus gros gabarit qui sillonnent le cœur historique par des navettes électriques, moins bruyantes et moins polluantes. L’idée est séduisante, reconnaît Jean-Marc Soubeste, mais difficile à mettre en œuvre. Quid de la ligne Illico Lagord-les Minimes - l’une des plus fréquentées - qui emprunte les rues Dupaty et de la Ferté ? « Et puis la RTCR ne dispose pas de tels véhicules », ajoute l’adjoint, qui ne ferme pas la porte toutefois à une expérimentation. À débattre avec la Communauté d’agglomération.
Elle s'est longtemps vue belle et rebelle, elle se veut maintenant apaisée. Loin des slogans des communicants, La Rochelle entrerait-elle dans l'âge de raison ? Voilà plusieurs mois que la mairie réfléchit à une « pacification » de l'espace urbain. Que piétons, cyclistes et automobilistes cohabitent harmonieusement, avec une priorité marquée pour les deux premiers.Le résultat de la concertation menée avec les comités de quartier était présenté samedi matin au marché de l'Arsenal lors d'une exposition organisée à la va-vite qui n'a sans doute pas recueilli l'écho qu'elle méritait. Chacun des dix secteurs retenus a planché sur la circulation, le stationnement, les points noirs, avant de faire des propositions concrètes.Certaines conclusions prêtent à sourire. Ainsi, « 78 % des Rochelais utilisent parfois le vélo comme moyen de déplacement. » Tout est dans le « parfois ».Plus globalement, ce qui se dégage, c'est la volonté partagée de calmer la voiture pour laisser plus de place aux autres modes de transports. Développer les itinéraires cyclables sécurisés, étendre les zones 30, réduire et le trafic, et la vitesse, encourager les transports en commun. La discussion est ouverte avec la Communauté d'agglomération pour une restructuration de l'offre de bus.Liberté chérieAdjoint au maire en charge des « mobilités urbaines », Jean-Marc Soubeste était à nouveau en première ligne samedi à l'Arsenal. Pendant quatre heures, il a répondu aux interrogations, suggestions, critiques des visiteurs. « L'idée, c'est que les gens ne prennent plus leur voiture en ville, explique-t-il à un habitant de Bongraine. « Oui mais c'est ma liberté ! », rétorque celui-ci. « Et la liberté de ceux qui subissent le flot de voitures sous leurs fenêtres ! », reprend l'élu.La circulation automobile est comme un fluide difficilement maîtrisable. Si on la bloque ici, elle se répand ailleurs. « Le plan de circulation n'est qu'un outil du projet de ville que nous voulons, poursuit Jean-Marc Soubeste. Il s'agit moins de changer le sens de circulation d'une rue que de changer les habitudes de trajet et les modes de déplacement. »Incitatif, pas punitifLe plan de circulation actuel date de 2004. Les mauvaises langues avaient alors prêté à la municipalité des arrière-pensées inavouables : compliquer les déplacements à l'extrême pour dégoûter les Rochelais de prendre leur voiture.« Si tel était l'objectif, alors c'est raté, sourit l'adjoint, la circulation est toujours aussi dense en ville. » Il se veut incitatif, plus que punitif : améliorer l'offre alternative pour que les habitants laissent leur carrosse au garage. Tout naturellement.PIERRE-MARIE LEMAIRE Publié le 01/06/2015pm.lemaire@sudouest.frhttp://www.sudouest.fr/2015/06/01/se-deplacer-en-ville-il-faut-trouver-la-voie-1937070-1391.php