Les facteurs sont nombreux dans la vie d’une femme qui peuvent menacer sa continence et donc son bien-être au quotidien. Cependant, pour ces femmes qui perçoivent une fragilité de la continence, des options de traitement non chirurgicales et non médicamenteuses existent, qui sont reconnues et recommandées, sur la base de preuves d’efficacité en pratique clinique*: les exercices de Kegel, la rééducation de la vessie et des mesures aussi simples que la perte de poids sont ainsi en bonne place des dernières directives.
L’incontinence urinaire (IU) affecte environ 25% des femmes âgées de 14 à 21 ans, 44 à 57% des femmes âgées de 40 à 60 ans et 75% des femmes âgées de 75 ans et plus. De nombreuses études ont montré qu’au moins la moitié des femmes incontinentes ne le signalent pas à leur médecin traitant. Les facteurs de risque d’incontinence sont multiples pour les femmes et échelonnés tout au long de la vie. Ils comprennent la grossesse, l’accouchement vaginal, la ménopause, l’hystérectomie, l’obésité, les infections des voies urinaires, les troubles fonctionnels et / ou cognitifs, la toux chronique ou encore la constipation.
Les exercices Kegel : Un certain Kegel a décrit, en 1948, des exercices de contractions du périnée et des muscles élévateurs de l’anus, pour renforcer les muscles du plancher pelvien. Il s’agit globalement de détendre puis de contracter les muscles qui contrôlent la miction. Si les protocoles diffèrent, la recommandation standard est de 4 séries de dix contractions périnéales chaque jour. Ces exercices restent toujours en bonne place au nombre des *dernières directives de l’American College of Physicians (ACP- Octobre 1014). Ces exercices sont notamment recommandés :
· aux femmes qui souffrent d’incontinence d’effort, majoritairement sous l’effet d’une toux chronique, de la constipation, ou de l’obésité.
· aux femmes qui souffrent d’une incontinence mixte, c’est à dire d’incontinence d’effort et d’urgenturie combinées, avec une rééducation de la vessie, qui consiste à uriner selon un calendrier mictionnel établi et en augmentant progressivement le temps entre les mictions.
Les exercices de Kegel sont donc efficaces pour de nombreuses formes d’incontinence, entraînent peu d’effets secondaires et sont moins coûteux que les médicaments.
D’autres recours non chirurgicaux : L’hyperactivité vésicale caractérisée par une augmentation de pression ou des contractions anormales de la vessie qui vont déclencher un besoin impérieux d’uriner, pourra être prise en charge par une rééducation de la vessie et, si vraiment nécessaire, un traitement médicamenteux. Enfin, la perte de poids sera la première des recommandations en cas d’incontinence associée à l’obésité.
La gestion non chirurgicale de l’IU chez les femmes est efficace. Dans l’attente de retrouver leur continence, les femmes ont également accès à toute une gamme de protections spécialisées et adaptées à leur type d’incontinence, à leur morphologie et à l’importance et à la fréquence des fuites. » Les médecins doivent utiliser en priorité des traitements non médicamenteux « , ajoute le Dr Fleming, président de l’ACP. » Car si certains médicaments peuvent réduire les symptômes, voire rétablir une continence totale, leurs effets indésirables conduisent de nombreux patients à arrêter leur traitement « .
Sources:
*Annals of Internal Medicine 2014doi:10.7326/M13-2410Nonsurgical Management of Urinary Incontinence in Women: A Clinical Practice Guideline From the American College of Physicians
Mayo Clinic Kegel exercises: A how-to guide for women
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