"Si jamais on me tue, jure moi que ça ne sera pas toi qui mènera l'enquête."
Il y a quelques semaines de cela, j'avais pu découvrir en salles "Profanation", la seconde enquête du département V. Sans que je ne sache vraiment pourquoi, en France la première enquête, bien que sorti quasiment en même temps, n'a pas eu le droit des honneurs du grand écran mais a bénéficié d'une exploitation en VOD. Ayant beaucoup aimé la suite, je me suis donc arrangé pour pouvoir voir "Les enquêtes du département V : Miséricorde", soit le premier volet.
Après mon visionnage, je ne comprends toujours pas pourquoi ce premier opus n'a pas bénéficié d'une sortie en salles. En effet, cette histoire est du même acabit que celle que j'ai pu voir au cinéma. C'est donc tout naturellement que j'ai aimé retrouver mes héros dans cette nouvelle enquête qui nous raconte comment est né ce département et comment s'est créé ce duo de flic que j'avais bien apprécié. Un tantinet moins violent physiquement et psychologiquement que sa suite, ce scénario écrit par Nikolaj Arcel d'après l’œuvre de Jussi Adler-Olsen est remarquable.
J'aime vraiment bien ce type de polar bien sombre avec un petit humour noir par moment qui n'est pas déplaisant. Ici, à l'inverse du deuxième opus, on sent moins l'américanisation de son sujet mais c'est quand même très stylisé et présent malgré tout. L'enquête est rudement bien mené je trouve et malgré quelques petites facilités, l'ensemble fut pour moi vraiment prenant du début jusqu'à la fin. Je trouve ça agréable aussi de voir que chaque opus possède sa propre enquête bien distincte. On peut voir les films dans n'importe quel ordre ou décidé d'en voir qu'un seul sans que cela ne soit dérangeant pour la compréhension du récit.
Le casting est lui aussi très bon à commencer par son duo Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares soit respectivement Carl Morck et Hafez el-Assad. Les deux comédiens sont très complémentaires je trouve et forme une bonne équipe. Le premier en fait peut-être un peu trop dans la caricature de son personnage mais le second nous offre un bon dosage qui rend ce tandem aussi sympathique qu’efficace. Je pense que c'est vraiment aussi parce que j'ai accroché à ce duo que du coup, l'enquête m'a vraiment pris avec elle également.
Le reste de la distribution est tout aussi bon. Si j'ai bien aimé Sonja Richter en Merete Lynggaard malgré le fait qu'on la voit assez peu au final, Mikkel Boe Folsgaard en Uffe Lynggaard est lui un peu plus intéressant. Sans jamais être risible, le comédien m'a plutôt bien convaincu. Mention spécial aussi pour Peter Plaugborg dans la peau de Lasse qui arrive tardivement mais qui lui aussi s'accapare bien son personnage. Soren Pilmark en Markus Jacobsen fait lui aussi un très bon chef que l'on voit juste quand il le faut.
Derrière la caméra, Mikkel Norgaard fournit lui aussi un excellent travail. C'est un peu plus léger visuellement que la deuxième enquête mais ça n'en demeure pas moins efficace. L'ambiance est bien là, c'est très agréable à suivre, très fluide et on prend vite ses repères. Le montage dynamique fait que même si le scénario est assez bavard, on ne s'ennuie jamais. J'ai beaucoup aimé aussi les différents décors ainsi que l'exploitation de la photographie où l'on ressent le froid du nord avec l'inspiration américaine.
C'est vraiment très bien filmé je trouve. C'est très propre et j'y retrouve tout ce que j'apprécie dans ce genre cinématographique. Sans jamais tomber dans l'excès ou la surenchère, c'est sans doute un peu moins violent que sa suite mais cela permet de créer une bonne base pour la suite de la saga. Quant à la bande originale composée par Patrik Andrén, Uno Helmersson et Johan Söderqvist, je l'ai trouvé également très bonne. Elle contribue bien à l'atmosphère générale de ce projet.
Pour résumer, je ne regrette vraiment pas d'avoir enfin pu voir "Les enquêtes du département V : Miséricorde". C'est typiquement le genre de polar que j'aime et les deux opus de la franchise, bien distinct et indépendant l'un de l'autre, se regarde avec un grand plaisir de mon côté. J'ai adoré l'ambiance, l'enquête en elle-même, le casting, la mise en scène... Mon seul regret, c'est sans doute que ce premier opus, un peu plus "gentil", n'ait pas bénéficié d'une sortie en salles mais je ne manquerais pas de me procurer les deux volets en blu-ray et j'espère que d'autres enquêtes suivront car c'est tout à fait ma came.
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