Survivor // De James McTeigue. Avec Milla Jovovich, Pierce Brosnan et Dylan McDermott.
Parfois je me demande si mon appréciation d’un film pourrait changer si je l’ai vu au cinéma ou bien dans mon salon. Je pense qu’il y a forcément quelque chose qui permet d’apprécier plus un film suivant si on l’a vu au cinéma ou chez soi. Le confort est quelque chose de primordial sauf que ce confort est différent (taille de l’écran vs. son bon vieux canapé que l’on aime). C’est ce que je me suis bêtement demandé à l’issue de Survivor qui, sans être brillant, a su me faire passer un agréable moment. Il n’y a aucune honte à apprécier un film balisé. J’en apprécié des tas chaque années et ce même si tout le monde n’est pas d’accord avec moi. Cette fois-ci, c’est le tout nouveau film de James McTeigue (capable du bon : V pour Vendetta, comme du mauvais : L’ombre du mal). Du coup, je ne savais pas trop dans quelle direction j’allais m’engager. Je suis juste forcé de constater qu’un petit thriller avec une conspiration, un assassin incarné par Pierce Brosnan et une fugitive recherchée incarnée par Milla Jovovich, c’est le genre de choses que je ne peux qu’apprécier. Sur un scénario d’un Philip Shelby inconnu au bataillon, l’histoire se met assez rapidement en place, usant forcément de tous les codes du genre sans jamais vouloir s’en séparer.
Une employée du Département d’État américain, mutée à l’ambassade de Londres, voit tous ses collègues mourir dans un attentat. Devenue la cible de tueurs et accusée de crimes qu'elle n'a pas commis, elle se lance dans une folle cavale...
Sauf qu’encore une fois, le confort a ses raisons. On peut être confortablement installés devant un film mais aussi l’apprécier car l’histoire est quelque chose que l’on connaît et qui se situe donc dans un registre confortable. Typiquement, Survivor est le genre de films que je peux apprécier un peu dimanche après-midi pluvieux quand on n’a rien d’autre à faire ou à regarder. James McTeigue met tout cela en scène avec ce qu’il sait faire. D’un point de vue de la mise en scène, c’est quelqu’un qui connaît son boulot. Même dans son plus mauvais film, L’ombre du mal, j’avais pu voir quelque chose de visuellement irréprochable. C’est en grande partie le cas ici aussi même si Survivor ne va pas forcément l’aider à prendre des initiatives. Le film fait tout ce que j’attends de la part d’un film de ce genre sans vraiment que cela soit exceptionnel pour autant. C’est aussi une question de casting et pour le coup, ils ont choisi les bons éléments (ce qui rend la sortie directement en DVD d’autant plus étrange). Milla Jovovich (Resident Evil) a ici un rôle qui lui va bien même si elle ne peut pas utilisé ses talents de femme bad-ass comme on pourrait le souhaiter. Pierce Brosnan (The November Man) qui enchaîne les rôles un peu classiques ces derniers temps mais pas nécessairement dans le mauvais sens du terme.
Et puis il y a Dylan McDermott (Stalker), un acteur qui chaque année fait railler les critiques et qui est quelqu’un que j’aime bien. Il a cette attitude cool qui rend ses personnages toujours efficaces. Même si son personnage dans Survivor n’a pas grand chose à raconter (ce que je trouve dommage), cela ne veut pas pour autant dire que Survivor ne sait pas s’y prendre. L’équilibre n’est pas parfait mais l’action est presque omniprésente. A petite comme à grande dose. On sent que James McTeigue a cependant manqué d’un peu de moyens afin de faire un film particulièrement explosif mais le but n’était peut-être pas de mettre de la poudre aux yeux des spectateurs. Après tout, le script ne le demandait pas du tout de ce que l’on peut voir de ce film. C’est donc avec un film qui défi une fois de plus toutes les lois de l’exécution d’un bon film que James McTeigue revient. Peut-être aussi que le fait que j’adore les histoires d’espionnage et de conspiration m’a aidé à fermer les yeux sur certains problèmes de ce film (notamment du point de vue des trous dans le scénario, des choses illogiques à longueur de minutes, sans parler des scènes improbables) je reste diverti et je crois que c’est le premier but du cinéma. Non ?
Note : 5/10. En bref, Survivor démontre que le confort joue forcément un rôle dans l’appréciation d’un film.
Date de sortie : 2 juillet 2015 - Directement en DVD