genre: horreur, gore, trash, polar (interdit aux - 16 ans)
année: 2010
durée: 1h27
l'histoire : A brûler la vie par tous les bouts, il est un jour où tout se paye. Alors qu'il est en en train de pourrir dans un sac mortuaire à la morgue de Liverpool, Mitchell Parker se raconte les 24 dernières heures de sa vie de collecteur de dettes. La violence, la torture, les exécutions barbares et les orgies brutales en faisaient pourtant un jour ordinaire. Mais, ce jour fut différent. Mitchell devait à son tour rembourser sa dette à des créanciers bien plus sadiques.
La critique :
Ce n'est pas une grande nouvelle. Depuis bientôt dix ans, le torture porn s'est largement démocratisé au cinéma et en vidéo. Saw et Hostel ont engendré de véritables sagas sanguinaires, néanmoins de piètre qualité, avec tout un tas de codes et de clichés. Depuis, de nouveaux films tentent d'imposer leur style, sans réellement convaincre, même si on note ici et là quelques exceptions.
Par exemple, nous pouvons citer The Collector et sa suite, The Collection. Cependant, le torture porn reste un genre assez limité, calibré et étriqué. Par conséquent, difficile d'être surpris par les films qui sortent encore en vidéo. A priori, A Day of Violence, réalisé par Darren Ward en 2010, possède de solides arguments pour convaincre et renouveler un genre en panne d'inspiration.
En effet, Darren Ward a la bonne idée de mélanger le polar noir et le torture porn. En l'occurrence, A Day Of Violence se rapproche davantage des polars ultraviolents des années 1970 que de la vague engendrée par Saw et Hostel. Reste à savoir comment le film réussit (ou non) à mélanger deux styles radicalement différents. Attention, SPOILERS !
Mitchell a toujours évolué dans les bas-fonds de la société. Recouvreur de dettes pour des personnes peu recommandables, l'homme a appris à se sortir des situations les plus délicates parfois en usant d'une violence qu'il ne sait pas doser. Jusqu'au jour où il a été trop loin.
Alors que sa dépouille repose sur la table métallique d'une morgue anonyme, Mitchell se remémore des derniers instants de sa vie, depuis l'élément déclencheur qui l'a mené de façon irrémédiable vers sa propre perte. Dès les premières minutes, A Day Of Violence a le mérite d'afficher les hostilités. Un type décédé, dont le cadavre mutilé git dans une morgue, puis une ébauche de scénario sur la trajectoire funeste et sanglante de ce criminel. En résumé, ce sont les grandes lignes de A Day Of Violence.
Présenté ainsi, le scénario du film est plutôt intéressant. Encore faut-il tenir les promesses annoncées... Hélas, sur ce dernier point, le film de Darren Ward peine réellement à convaincre sur la durée.
Pire encore, A Day Of Violence sombre dans le navet intégral au fur et à mesure que l'histoire évolue. Explications dans les lignes à venir... Certes, le film se veut noir, violent, nihiliste, parfois outrancier et clôt tout espoir de happy-end, avec cette introduction qui présente un héros agonisant à la morgue. Visiblement, Darren Ward doit composer avec un budget limité.
Néanmoins, il faut bien le reconnaître, un grand soin a été apporté aux maquillages, aux effets spéciaux et aux séquences de tortures. Sur ce dernier point, A Day of Violence est plutôt éloquent. Le film a pour objectif de marquer le spectateur au fer rouge. Hélas, le long-métrage passe totalement à côté de sa cible.
La faute revient principalement à l'interprétation. Dans le rôle de Mitchell, Nick Rendell incarne un voyou peu charismatique. De ce fait, difficile de s'attacher à ce bandit et donc aux différents événements et personnages qui l'entourent. Malheureusement, Darren Ward n'est pas Francis Ford Coppola, et Nick Rendell n'est pas Al Pacino. On ne réalise pas Le Parrain tous les jours.
C'est en effet la référence principale de A Day Of Violence. Hélas, le film tourne rapidement en une parodie involontaire (mais en nettement plus crade et violente) du chef d'oeuvre de Francis Ford Coppola. A la décharge de Nick Rendell, les autres interprètes ne font pas beaucoup mieux.
Les seconds rôles ne présentent aucun intérêt non plus. Si le film parvient encore à susciter un ennui poli durant sa première demi-heure, il perd rapidement le fil de l'histoire au fur et à mesure que le scénario évolue. En résumé, Darren Ward est probablement un peu trop gourmand et présomptueux. Encore une fois, n'est pas Francis Ford Coppola qui veut...
Certes, A Day of Violence n'est sûrement pas le pire torture porn réalisé à ce jour, loin de là. Toutefois, difficile de ne pas être désappointé par une interprétation quasi amateure. Enfin, la mise en scène reste assez linéaire et soporifique. Un petit navet donc. Chronique courte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film...
Côte: navet