Une découverte qui concerne la façon dont le cerveau appréhende le temps pourrait permettre de modifier notre perception du temps
En effet, des recherches suggèrent que la gestion du temps dans le cerveau serait décentralisée, avec différents circuits neuronaux ayant leur propre mécanismes de gestion du temps pour des activités spécifiques.
Cette découverte est intéressante, non seulement pour la perspective de manipuler artificiellement la perception du temps, mais aussi parce qu'elle permettrait d'expliquer pourquoi notre sensation du temps qui passe change en fonction des conditions (par exemple quand nous nous amusons ou au contraire lorsque nous somme sous stress). Elle a fait l'objet d'une publication dans New Scientist en 2012.
Nous devons cette découverte à Geoffrey Ghose et Blaine Schneider, deux chercheurs américains de l'Université du Minnesota à Minneapolis dont l'objectif était d'investiguer la façon dont le cerveau gère le temps. Pour ce faire, ils ont entraîné deux singes (macaques rhésus) à bouger leurs yeux d'un point à un autre à un intervalle d'une seconde, puis ont regardé ce qui se passait dans le cerveau des singes au bout d'un certain temps.
Après trois mois d'entraînement, les singes avaient appris à bouger leurs yeux entre les deux points à un intervalle moyen de 1,003 seconde et 0,0973 secondes respectivement. A l'aide d'électrodes, les chercheurs ont enregistré l'activité d'une centaine de neurones dans la zone intraparietale du cortex latéral des singes, la région du cerveau associée avec le mouvement des yeux.
Ils ont remarqué que l'activité de ces neurones diminuait entre chaque mouvement des yeux d'une façon régulière, ce qui leur permet de prédire quand se produirait le prochain mouvement des yeux.
Un taux plus faible de diminution de l'activité de ces neurones correspondait chez les macaques à une surestimation de la durée de la seconde, alors qu'un rythme plus important signifiait qu'ils bougeaient les yeux avant que le temps ne soit écoulé.Les résultats de cette expérience suggèrent qu'il sera peut-être possible un jour d'agir sur l'expérience subjective du temps qui passe en agissant sur la connection neuronale qui indique son passage à notre cerveau.
Elle fournit également une explication possible de la différence de perception du temps en fonction de l'activité exercée.
Par exemple, quand un individu est sous stress, cela affecte la quantité de certaines substances chimiques dans le cerveau, comme de la l'adrénaline (dont on sait aujourd'hui qu'elle affecte le rythme de l'activité neuronale).Pour en savoir plus : http://www.newscientist.com/article/dn22446-brain-circuits-run-their-own-clocks.html