Tous les ans, on y retourne : la fête des mères.
Petite, j’ai contribué au sujet, avec les cadeaux préparés en classe. Maintenant, mes enfants s’y collent.
Demain, en principe, c’est ma fête.
Qui m’a fait mère ? Mes enfants. Entrée à l’ hôpital précédée d’un ventre tout rond et sortie avec un bébé. Entre ces deux situations, le langage est différent. Avant, on parle poids, nutrition, déplacements professionnels, ce que peut faire une femme enceinte en ce bas monde. Après, une fois le bébé né, on parle "bébé ": allaitement, biberon, couches, toilette, nuits etc…Une personne s’est dédoublée. Elle est devenue une mère en très peu de temps. Le temps qu’un gros ventre se mue en bébé.
Parfois des drames affreux surviennent qui changent le conte de fée en désastre absolu. Le bébé a d’autres plans. Il s’en va. Ainsi une petite Lorraine, âgée de trois mois. La mère reste, comme le père, d’ailleurs, en berne. Ils éprouvent ce départ dans leur chair. Ne sachant comment le définir. Un orphelin est celui qui a perdu un parent. Que dire du père ou de la mère qui a dû se résigner à la mort de son enfant ? Je sais ce que j ‘écris.
Enfin, d’autres enfants sont venus.
Théophile, celui qui est aimé de Dieu, et Colombe, l’oiseau de paix.
Et puis tout évolue, et la mère avec.
Après l’école : l’université.
Après les robes de princesse : le vernis à ongles et le rouge à lèvre.
Merci à mes enfants, de ce que je suis devenue : une mère.
Tout simplement.