C’est une légende de la musique que nous allons voir en concert, un artiste qui a traversé les siècles, un auteur dont les chansons ont touché toutes les générations. Let it be, Hey Jude, Yesterday… qui n’a pas un jour fredonné l’air de l’un ces tubes, écrits il y a près d’un demi-siècle de cela, déjà ! Ce soir là, le concert se joue à guichets fermés, dans une salle mythique, the O2 Arena de Londres, ou le dôme du millénaire. Si le nom McCarthney n’a pas pris une ride, qu’en est-il de l’ancien Beatles, a-t-il gardé à 72 ans la puissance de sa voix rock’n’roll et l’énergie de ses jeunes années, lorsqu’il jouait aux côtés de John Lennon, George Harrison et Ringo Starr ? L’équipe du bureau de France 2 Londres est allée le découvrir pour vous, en amont de la venue du chanteur à Marseille et à Paris au stade de France les 5 et 11 juin prochain.
50 ans jour pour jour qu’il a composé la chanson Yesterday. En ce 24 mai 2014, Paul McCartney retrouve les planches de l’O2, accueilli d’un immense « Welcome back Paul » inscrit sur les panneaux lumineux à l’entrée de l’Arena. Comme si c’était hier, ou presque, une foule se presse pour voir sur scène une légende du rock britannique…et une légende de la musique tout court !
Dans cette salle immense aux allures de stade, le public est debout, prêt à ne pas en perdre une miette. Autour de nous, des spectateurs de tous les âges, depuis les premiers fans du temps des Beatles, aux amateurs des chansons plus électriques des Wings, le groupe que Paul McCartney a formé avec sa femme Linda après la mort de son ami John Lennon et la dissolution des Beatles, en 1970.
2h50 de show.
Paul McCartney fait son entrée sur scène humblement, sans artifices ni extravagances. Straight to business. Après deux premières chansons,( il en interprétera 39!) il accueille son public londonien et le remercie d’être venu si nombreux. Les gratifications sont une habitude chez le chanteur, qui conclue chaque morceau de plusieurs « thank you », visiblement sincères.
Le show est ponctué d’anecdotes sur la naissance de ses chansons, et sur des souvenirs de concerts partagés avec John, George et Ringo. Instant de grâce et d'émotion lorsqu'il s'élève lentement, seul, sur une estrade mobile au dessus de la foule, pour une chanson d'hommage à John Lennon.
A l'occasion de la reprise du mythique "Back in the USSR", l'artiste rit ensuite de bon cœur quand il évoque un concert à Moscou en présence du ministre de la défense russe. « Ça c’est un bon job ! », nous commente-t-il en riant, avant de poursuivre sur le ton de la confidence : « Le ministre de la défense russe m'explique alors avoir appris l’anglais en écoutant nos chansons ! Il me dit que sa préférée est Love me do ! » "aime moi" en français, très décalé pour un chef d'armée....
Les chansons s’enchainent et Sir Paul (il a été anobli par la Reine en 1997) impressionne. Parfois seul au chant, guitare à la main, il sait trouver toutes les notes dont il a besoin, poussant parfois sa voix jusque dans un cri très rock’n’roll. A 72 ans, l’ancien Beatles n’a rien perdu de sa superbe. Il passe de la guitare au clavier avec virtuosité, sans oublier le yukulélé, pour une reprise intimiste de "Something" en hommage à George Harrisson (décédé en 2001), qui lui avait offert l'instrument.
Son âge, il en rit lui-même, et prend les choses du bon côté : « Mes petits enfants sont dans la salle ce soir, et en tant que petits enfants, ils pensent qu’un grand-père ça regarde la télé dans son fauteuil le soir. Et bien non regardez les enfants, c’est ça qu’un grand-père fait le soir venu. »
Et ce qu’il fait, c’est entrer en communion avec les 20 000 spectateurs venus pour le voir lui, pour ses chansons, et pour toucher la légende du doigt aussi. Car les chansons les plus populaires de la soirée sont sans appel celles qu’il a composé avec John Lennon pour les Beatle
« Il y a quelques années encore, nous interdisions au public de filmer les concerts. Aujourd’hui cela nous dérange moins car on voit bien quand une chanson est appréciée : c’est à ce moment là que vous sortez tous vos téléphones pour filmer. Ca nous touche bien sûr que vous aimiez nos chansons, enfin, ça nous touche un peu seulement ! » , commente Paul McCartney avec humour
Et ces chansons les plus appréciées, vous les connaissez : Let it be,t it be, Hey Jude, Yesterday, Back in the USSR… Seulement ce ne sont pas des spectateurs soucieux d’immortaliser digitalement le moment qui à cet instant brandissent leur téléphone, mais un public ému qui en allume le flash de l’appareil photo pour créer un parterre de point lumineux très beau à voir.
Peu avant la fin du concert, Paul McCartney entame la chanson la plus célèbre du groupe Wings : Live and Let die, musique du film James Bond du même nom, sorti en 1973. Un spectaculaire jeu de pyrotechnie et de feux d’artifice surprend les spectateurs. Après plus de deux heures de show, Paul McCartney nous en met encore plein la vue.
Le concert s’achève sur une nouvelle chanson, comme pour rappeler au public londonien que derrière la légende, l’artiste, l’homme existe toujours, et continue d’écrire des textes qui nous touchent, peu importe notre génération.
Publié le: Dimanche 31 Mai 2015 - 01:45Source: culturebox