Derrière la crête dentelée des collines, l'océan s'étalait sous la lune comme une nappe dorée - Jonas, le requin mécanique

Par Vanessav
"L'océan...– Le pays de mes rêves, soupira Jonas. Ah, comme j'aimerais plonger dans cette immensité et vivre comme un vrai requin blanc !– Oui... Ce doit être merveilleux d'être vivant, murmura Krokzilla.– Éprouver le froid, le chaud, la faim ! Poursuivit Jonas d'un air rêveur.– Sentir la flamme brûler ! Le vent caresser !– Renifler les odeurs !– Même des mauvaises, j'adorerais pouvoir les sentir.– Si nous étions vivants, nous pourrions manger, boire, grandir ! Tomber malade puis guérir !– Nous aurions des ancêtres ! Une famille ! Une maman ! Rajouta Krokzilla, mélancolique.– Tant de bonheurs que nous ne connaîtrons jamais, soupira Jonas.– Et puis, si nous étions vivants, un jour... on mourrait ! Dit le dinosaure sur un ton fasciné.– Mourir, ça doit faire un drôle d'effet !– Oui, mais quelle chance de pouvoir mourir. Quel privilège ! Mourir ça n'arrive qu'à ceux qui sont en vie! "

(extrait de "Jonas, le requin mécanique" de Bertrand SANTINI, illustré par Paul MAGER et le lutin de la maison; Grasset jeunesse)