A quel niveau se situe le lien exact entre l’impulsivité et les crises de boulimie ? Cette étude de la Michigan State University (MSU) s’est posé la question en interrogeant plus de 600 jeunes femmes, jumelles, dont 14% à crises d’hyperphagie boulimique. Les conclusions, présentées dans l’International Journal of Eating Disorders confirment que l’absence de contrôle sur des sentiments négatifs et la recherche en urgence d’une récompense ou d’un réconfort par la nourriture peuvent expliquer ces comportements. Travailler, par thérapie cognitive sur le réflexe » compensation par la nourriture » en cas de contrariété, pourrait aider des milliers de personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire.
Kelly Klump, professeur de psychologie à la MSU, expert des facteurs biologiques, psychologiques et culturels des troubles alimentaires explique qu’ « il est dans la nature humaine de vouloir se tourner vers une compensation agréable après une mauvaise journée « . Cependant son étude montre que ce type de réponse, par la nourriture, à des émotions négatives est un trait de personnalité qui peut être corrigé. Les crises de boulimie ou la consommation subite et incontrôlable d’une grande quantité de nourriture ne se produit pas parce que la journée a été mauvaise, mais sont directement liées à l’impulsivité du sujet.
L’équipe a interrogé 612 jumelles, dont 14% souffraient de crises de boulimie, d’hyperphagie sans perte de contrôle ou de perte de contrôle alimentaire. L’analyse constate que les personnes atteintes de ces troubles ont généralement des niveaux plus élevés d’ » urgence négative » ou la tendance à agir de manière impulsive lorsque confronté à des émotions négatives. Cette impulsivité en cas de contrariété n’est d’ailleurs pas réservée aux sujets souffrant de crises de boulimie mais à tous les comportements de perte de contrôle alimentaire.
Cette déficience du contrôle alimentaire apparaît également associée à une sensibilité accrue à l’effet récompense de la nourriture, en particulier dans le contexte de la contrariété et des émotions négatives.
Cibler le réflexe sous-jacent de » passage à l’alimentaire « , en cas d’émotions négatives comme le stress, par exemple en instaurant de nouvelles compensations, plus saines, comme la pratique d’un sport ou d’un loisir agréable pourrait permettre à des milliers de personnes de retrouver un bon équilibre alimentaire.
Source: International Journal of Eating Disorders 10 APR 2015 DOI: 10.1002/eat.22412 Examining associations between negative urgency and key components of objective binge episodes
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