"- Vous êtes en train de dire que toute la faille de San Andreas pourrait s'ouvrir ?
- Oui, c'est très exactement ce que je dis."
Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu le droit à un vrai film catastrophe au cinéma. Depuis "2012", le genre est un peu laissé à l'abandon et bien que la bande annonce ne me laissait présager de rien de bien originale (hormis l'utilisation du tremblement de terre, drame un peu sous exploité au cinéma), j'avais quand même rudement envie de découvrir "San Andreas" juste pour me divertir et retrouver un casting que j'apprécie pas mal.
Et ce côté divertissant, on peut dire que je l'ai eu. Bien entendu, je comprends que quelques semaines après le terrible tremblement de terre qu'il y a eu au Népal, la sortie de ce long métrage peut sembler maladroit mais la vie continue et ce divertissement est si abracadabrantesque, qu'à aucun moment, il ne m'a véritablement choqué. Bien au contraire, ce scénario écrit par Carlton Cuse en collaboration avec Andre Fabrizio et Jeremy Passmore remplit assez aisément son cahier des charges.
Comme promis, rien de bien original donc à l'horizon mais un récit tout de même efficace. L'action y est omniprésente avec en prime un petit humour par moment que j'ai trouvé assez sympathique. Riche en facilités scénaristique, le film réussit en tout cas à me tenir en haleine du début jusqu'à la fin et peu importe le manque de crédibilité de l'ensemble, le spectacle est au rendez-vous. J'ai eu la sensation de me replonger dans un grand film catastrophe comme je peux l'apprécier.
Devant la caméra, la distribution à elle seule peut me faire déplacer à commencer par un Dwayne Johnson que j'apprécie toujours de retrouver. Dans la peau de Ray, l'acteur va utiliser tous les clichés du bon père, de héros, d'ancien militaire et de sauveteur mais tant pis, j'ai pris du plaisir à le voir évoluer à l'écran. Son couple avec Carla Gugino manque peut-être de crédibilité mais cette dernière n'en demeure pas moins sympathique. Après avoir été la femme en détresse, c'est assez sympa de la voir en tout cas prendre part à l'aventure sans jamais être trop en difficulté.
J'ai beaucoup aimé aussi retrouvé Alexandra Daddario en Blake. On ne va pas se mentir, depuis que je suis un peu sa carrière, je ne suis pas insensible à ses charmes et il semblerait que le cinéaste non plus. En effet, son physique avantageux est très souvent mis en avant à travers des cadres ou des scènes pas forcément utiles mais ça dérange pas plus que ça (c'est sans doute l'homme qui parle), c'est assez prévisible dans ce genre cinématographique, et cerise sur le gâteau, la comédienne fait quand même bien le boulot. J'ai apprécié la voir jouer une femme forte, peut être un brin trop naïve et innocente, mais qui ne va pas se laisser aller, son personnage n'étant pas que la potiche de service.
Avec elle, j'ai bien aimé le duo composé d’Hugo Johnstone-Burt et Art Parkinson, respectivement Ben et Ollie. Dans le rôle des frangins, l'alchimie entre les deux fonctionne bien et ils sont très sympathiques à suivre. Eux aussi, on peut regretter leurs traitements un peu lisse et gentillet qui exploite grandement la fraternité qui les unit et la romance entre Ben et Blake mais bon, là encore, c'est assez fidèle au genre donc ça ne m'embête pas plus que cela.
Le reste du casting est aussi du même acabit. Ioan Gruffudd en Daniel Riddick est sans doute trop sous exploité. C'est un acteur que j'apprécie mais ses dernières scènes en plus d'être inutiles démontrent que son personnage aurait pu nous en offrir plus. Même constat pour Paul Giamatti en Lawrence, le scientifique de service qui va juste nous servir la soupe pour nous expliquer les événements sans avoir un grand intérêt dans ce récit. Quitte à jouer avec sa découverte, on aurait pu l'utiliser un peu plus, plutôt que de juste nous donner un cours sur les tremblements de terre. Archie Panjabi en Serena méritait sans doute un peu mieux également (dommage qu'on centre trop le scénario sur la famille de Ray) tandis que Kylie Minogue en Susan Riddick fait surtout office de caméo de luxe tant son personnage n'apporte rien...
Premier long métrage que je vois du réalisateur canadien Brad Peyton (en même temps pour le moment sa filmographie n'envoie pas du rêve), le cinéaste s'en sort bien avec cette énorme machine. Comme pour le scénario, on a tous les ingrédients que l'on s'attend à retrouver dans ce genre de programme. Il y a une surenchère dans la catastrophe, de grands moments héroïque et une avalanche d'effets visuels qui ont pour principal but de nous en mettre plein la vue.
Pas de grande nouveauté mais ça se laisse suivre et j'ai vraiment eu de nouveau la sensation d'être devant un film catastrophe de la grande époque comme je pouvais regarder durant mon enfance. C'est simple mais efficace. Dommage que par moment, lors des tremblements de terre, ce soit un peu illisible car sinon il y a quand même de bonnes idées dans l'ensemble. Visuellement, ça m'a bien plu aussi. On sent la débauche de numérique mais c'est aussi ce que je recherchais et sur grand écran, ça le fais plutôt bien (je ne parlerais pas de la 3D car j'ai voulu voir ce film en 2D).
Les décors sont exploités aussi bien qu'ils sont détruits et même si par moment on passe d'un lieu à un autre sans trop de transition, je n'ai pas été trop regardant. Le montage est lui aussi bien rythmé. On ne s'ennuie pas et on en a pour notre argent. Par contre, par moment, j'ai eu la sensation qu'il manquait quelques scènes, que certaines coupures étaient un peu trop brusques ou qu'il manquait un passage pour aller d'une scène à une autre mais bon je me suis quand même laissé prendre au jeu.
La photographie est elle aussi pas mal. Très classique avec un jeu de lumière comme on s'y attend, elle contribue également à l'ambiance générale qui est généré par ce long métrage. Quant à la bande originale composée par Andrew Lockington, elle trouve bien sa place dans ce projet. C'est une tonalité musicale prévisible (même si l'exploitation des sons de la vraie faille de San Andreas est judicieuse) avec en prime une chanson phare, en l’occurrence le tube "California Dreamin'" très bien réinterprété par Sia, qui illustre bien le film et qu'on retrouvera en toute logique lors du générique de fin pour clôturer le spectacle.
Pour résumer, "San Andreas" ne révolutionnera pas le film catastrophe au cinéma mais il permet de le remettre au goût du jour pour mon plus grand plaisir en exploitant bien son sujet. Ce n’est pas très originale, c'est bourré de facilité et extrêmement prévisible jusqu'à sa réplique finale mais le cahier des charges est rempli. On en a pour notre argent, tout est détruit sur grand écran tandis que notre grand héros va réunir sa famille et en l'état, ça me convient bien. Un film de cinéma efficace qui m'a fait bien plaisir et même si il est loin d'être parfait et qu'il ne sort pas du lot, ce genre de divertissement est toujours plaisant à suivre je trouve.
Liens divers :
- "California dreamin'" interprété par The Mamas and The Papas
- "California dreamin'" interprété par Sia