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Un Romain chez les Grecs

Par Pauline

Un Romain chez les Grecs

Mon coloc s'appelle Pasquale. Il vient d'une petite ville près de Roma. Il est étudiant en master d'économie, inscrit dans une université privée dans la capitale italienne. Il est né le 14 janvier 1988 ; il fait 1m72 et pèse " hmm 73 kilos ", me confie-t-il l'œil rieur, peu sûr de lui. Il aurait grossi à cause de l'alcool qui coûte moins cher à Athènes - tout comme les cigarettes - et qui coule à flots lors des fêtes Erasmus. Pasquale est étudiant Erasmus pour 6 mois à Athènes.

Pourquoi donc Athènes? Parce que les cours pour Erasmus y sont en anglais et parce qu'il y fait chaud. Comme en Italie ! Et pourquoi pas l'Espagne? Les cours y sont en espagnol et c'est vraiment pour améliorer son anglais que cet étudiant en éco dynamique, attachant et toujours souriant s'est rendu dans la capitale en crise qu'est Athènes alors que d'autres de son université préféraient la Hollande, la Suède ou encore la Norvège. Il trouve que le mode de vie grec ressemble à celui des italiens. Il se sent ainsi " pas loin de la maison ". Il se trouve assez bien dans cette ville qui lui rappelle celle de ses origines, Napoli. Comme cette dernière la capitale est à son goût une belle ville aux nombreuses possibilités mais une ville " gâchée " et très sale. A tel point que la première fois qu'il y est arrivé, il a gémi " ramenez-moi à la maison !!!! ". Il me joue la scène en rigolant. Pourtant il s'y est fait, à la ville. Il trouve les Grecs ouverts, amicaux, curieux... A son image (c'est mon opinion). Il se souvient d'un trentenaire grec rencontré à l'aéroport avec qui il avait partagé le taxi pour se rendre au centre-ville, il se souvient que ce dernier lui avait laissé son numéro de téléphone en cas de problèmes, si Pasquale avait besoin d'aide. Sympathique attention. Son avis sur les Grecs est enthousiaste mais plus contrasté sur la ville d'Athènes. L'architecture, les maisons n'y sont pas mises en valeur. " On ne s'attend pas en pleine Europe à voir sous l'acropole des maisons laissées à l'abandon ".

Ce qu'aime Pasquale de l

Un Romain chez les Grecs
a Grèce, ce sont les jeunes, leur dynamisme. Il le dit avec passion, conviction. Les jeunes grecs lui font penser aux jeunes italiens. Ils trouvent les îles grecques magnifiques, " des beautés naturelles " et le saganaki est pour lui une bible culinaire : ce fromage frit très salé que l'on asperge de citron. Un régal. Il en a l'eau à la bouche... Nous n'avons pas parlé des pitas mais je le sais grand amateur..

Quand je lui demande ce qu'il aime moins, il souffle fort et égrène... La frénésie d'Athènes.

" Il fait bien mieux vivre en dehors "... La saleté. " Je te l'ai déjà dit non? "... " Comment les Grecs affrontent la crise aussi " ne lui plaît pas. Ils ont des " idées irrationnelles ". Il m'explique ainsi que les étudiants grecs de son université ne paient rien, ni les frais d'inscription, ni les livres, très peu le restaurant universitaire qu'il a lui même gratuit. Cela devrait changer mais les jeunes se battent pour conserver ses privilèges. Il n'est pas le seul à me tenir ce discours parmi les étrangers. Pasquale sait que beaucoup d'étudiants de son université (ils sont plus de 9 000) vivent seuls dans des appartements à Athènes. Tous veulent partir, tenter leur chance professionnelle dans un autre pays. Il a entendu dire que les étudiants riches mettent leur argent hors de la Grèce, dans des comptes en banque suisses.

Pasquale ne souhaite pas vivre en Grèce plus tard mais il y retournera. Il adore Glyfada, " la mer y est magnifique ". Le quartier de Gazi avec ses bars, ses discothèques au centre d'Athènes lui plaît beaucoup. Même si les Grecs ne savent pas s'habiller : " personne ne porte de marques. Ils ne sont qu'avec des fringues discount ou de grands magasins ". Une vraie faute de goût pour ce " vero italiano " qui sort avec ses lunettes noires qu'il pleuve ou qu'il vente.

Pasquale est content de l'expérience qu'il est en train de vivre. Il peut lire un peu le grec, fort de 5 années de grec ancien. Il n'est pas intéressé par le grec moderne mais trouve son compte avec les cours dispensés en anglais et la vie qu'il mène. Il trouve son université bien organisée, les professeurs sont disponibles et font cours même lorsqu'il y a grève. Il y a un réel accompagnement pour ses amis Erasmus et lui de la part de l'organisation Erasmus de son université tout comme des professeurs. " C'est une belle expérience " conclut-il en allumant sa seconde cigarette. Le verre d'Amstel est vide et la pizza quatre fromages a été dévorée en peu de temps... Un appel skype lui vient d'Italie. Pour ce soir ciao Atene ! L'appartement est envahi de rires italiens.


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