Tiré d’une histoire vraie, ce film met en scène une jeune sourde et muette avec une religieuse à la fin du 19ème siècle. Sœur Marguerite, malgré le scepticisme ambiant, compte bien sortir la petite Marie de son mutisme et faire de ce petit animal sauvage, une personne instruite et civilisée.Avec beaucoup de sincérité et pas trop de pathos (pourtant le sujet s’y prête), ce film est un plaidoyer humaniste pour la différence et l’éducation. Considérée comme débile par les institutions ; la jeune Marie, n’ayant pas accès à la parole et à la vue a grandit 14 ans coupée du monde. Ce sont donc des conventions sociales et un développement cognitif qu’elle n’a pas pu acquérir. Amputé de deux de ses sens, Sœur Marguerite va s’appuyer longuement et patiemment sur les deux autres, toucher et odorat, pour l’amener à devenir un être éduqué, réfléchi et social. A force de persévérance, elle y parviendra. Il s’agit d’une vraie leçon d’espoir ; tout être humain dont on s’occupe peut accéder à l’intelligence. Truffaut avait déjà traité du sujet dans « L’enfant sauvage ». Ici, le renfort de la musique et de la voix off peuvent être quelquefois perturbant car trop appuyé. De même, si « La religieuse » faisait dans l’anti cléricalisme bien français ; ici, c’est tout l’inverse, ce film valorise sans mesure les institutions religieuses de l’époque. Un film qui a du plaire au magazine « La Croix ».Gommé de ces quelques aspects rebutants, le message véhiculé reste tellement positif sans être béat que je conseille ce film.
Sorti en 2014