Mais voilà, aujourd’hui, Mahinur Özdemir est exclue de son parti, le CdH, parce qu’elle a refusé de reconnaître le génocide arménien. J’approuve pleinement cette décision. Que cette dame veuille vivre sa foi de la manière qu’elle estime bonne, c’est digne de respect. Même si je pense que le voile n’est ni une bonne compréhension de l’Islam ni une bonne manière d’assumer cette religion. Mais que cette dame refuse de reconnaître le génocide perpétré par les Turcs il y a une centaine d’années, c’est non seulement contester la vérité historique, mais c’est de plus se positionner turque avant d’être belge. Et là, c’est une contradiction inacceptable de la part d’une député dans une institution belge.
Ce refus de reconnaître la réalité de ce génocide n’a d’ailleurs aucun sens. Ce n’est pas parce que des ancêtres ont sombré dans l’ignominie en des temps perdus qu’on doit aujourd’hui assumer cette dérive. Les Allemands l’ont bien compris. Leurs ancêtres, il n’y a pas si longtemps, ont réalisé l’innommable. Plutôt que de le nier, ils le reconnaissent et créent leur vie actuelle sur une autre vision du monde et des différents peuples qui le composent. Quelles que soient les erreurs de leurs prédécesseurs. Cela, apparemment, les Turcs d’aujourd’hui en sont incapables. Malheureusement pour des raisons « politiciennes », leur leader Recep Tayyip Erdoğan ayant décrété que la grande nation turque était au-dessus de telles bassesses et que tous ceux qui oseraient le contester, fussent-ils citoyens d’autres pays, seraient définitivement exclus de la grande nation.
Mahinur Özdemir a choisi : elle est turque, non pas belge. C’est triste à dire, mais elle démontre aujourd’hui que – malgré tout ce qu’elle a pu faire croire – son « intégration » (et malheureusement aussi celle de bon nombre d’autres « citoyens belges », dont Emir Kir) est totalement un échec !