Mr. Robot // Saison 1. Episode 1. Pilot.
La toute nouvelle série de USA Network c’est Mr. Robot. Créée par Sam Esmail (Mockingbird, Comet) et mis en scène par Niels Arden Oplev (Millenium), cette série a déjà tout pour me plaire. Au casting on retrouve Rami Malek (La nuit au musée, Need for Speed, Band of Brothers) et Ben Rappaport (The Good Wife) et sincèrement, je m’attendais à ce que cela soit réussi mais peut-être pas à ce point. Dans un premier temps, l’une des réussites de cette série est de nous confiner. Elle nous confine dans la vie de notre héros, Elliot, un jeune programmeur qui a des problèmes du comportement. Je me demande si au fond on ne va pas aller vers quelque chose de proche de l’univers d’un David Fincher ou de quelque chose de thriller-esque très scandinave avec la touche américaine. Rapidement les choses se mettent en place car cet anti-social, paranoïaque jusqu’au cou, est quelqu’un que l’on a tout de suite envie de suivre. La série fait en sorte que l’on soit dans son monde, dans son esprit (notamment lors de sa visite chez sa psy où dans sa tête il va s’imaginer dire ce qu’il pense et finalement quand on revient à la réalité, il n’a rien dit tout de ça, si ce n’est que tout va bien dans sa vie). C’est un atout dans cette série que de nous confier aussi les pensées et les problèmes du héros et narrativement, la voix off est parfaite.
Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d'un trouble du comportement qui le pousse à croire qu'il ne peut rencontrer des gens qu'en les hackant.
Il faut dire que la voix suave de Rami Malek aime beaucoup. Il a une voix que l’on a tout de suite envie de suite. On a envie de croire que le personnage peut vraiment évoluer dans cet univers qu’il cloisonne lui même de par son histoire, ce qu’il nous raconte. C’est aussi un programmeur qui a un langage de geek. On ne comprend pas forcément tout ce qu’il raconte dès qu’il commence à parler en bytes et cie, mais peu importe, on le suit volontairement car l’on n’a qu’une seule envie : découvrir ce que tout cet univers cache. L’univers est en apparence assez simple sauf que c’est tout le contraire. Mr. Robot est une série beaucoup plus complexe que ça. Notamment dès qu’elle introduit des personnages, ce n’est que dans un but précis : un jeune garçon qui est arrivé au sommet de la pile et qui sert de cliffangher à cet épisode, un Christian Slater mystérieux (et je me demande si au fond le twist final ce n’est pas que le personnage de Mr. Robot c’est quelqu’un que Elliot s’imagine dans sa tête quand on sait qu’il a des problèmes du comportement, pourquoi ne pourrait-il pas avoir un gros problème de dédoublement de la personnalité). Ce serait pas mal après tout comme twist (même si du coup je l’aurais vu venir des kilomètres avant d’y arriver).
Le cliffangher de final est efficace et dès que Mr. Robot cherche à nous présenter des protagonistes et à installer quelque chose avec eux, la série casse tout quelques minutes plus tard (je pense à Angela, ou encore au patron qui est accusé des problèmes de « Evil Corp », ou encore de notre très cher Ollie, etc.). La série veut nous surprendre dans ce sens là et c’est tout simplement magique. Au fil de l’épisode, on comprend que Mr. Robot n’est pas la typique série de USA Network, elle se rapproche beaucoup plus de ce que des chaînes câblées comme FX pourraient proposer. Il va cependant falloir que la série évite de tomber dans le piège du cas de la semaine et ce rapidement car si j’ai hâte de connaître la suite de la série, cela ne va pas pouvoir se faire si dans le prochain épisode on ne nous présente pas quelque chose d’aussi complexe que ce que l’on a pu voir jusqu’à présent. Je n’ai pas envie de voir Elliot tomber dans une mécanique que son personnage lui-même réfute depuis le début. On sent qu’il veut briser les codes (dans sa vie), il a même envie de devenir un héros (c’est pour cela que j’imagine Mr. Robot être une personnalité du personnage) tout en ne pensant pas comme les autres.
Note : 9/10. En bref, un premier épisode fascinant du début à la fin. Et ma gourmandise me fait en réclamer encore plus tout de suite.