Jean-Christophe Bailly poursuit sa quête poétique. Il nous fait traverser les paysages de la poésie contemporaine. C’est un voyage au son de grelots des traîneaux passant devant la fenêtre de Goethe. Car les sonorités sont souvent invitées à se faire entendre en ce livre. C’est la campagne et c’est la ville, celle de Charles Baudelaire et de Walter Benjamin. On entre dans l’écriture et la voix non pour y être soumis mais pour, au contraire, s’affranchir. Baudelaire ne distingue plus prose et poésie, ou plutôt ouvre la prose à la poésie, et Jean-Christophe Bailly nous entraîne dans des espaces de plus en plus ouverts. Car ce livre fait d’articles rassemblés est bien plus qu’un recueil. Recueillir, c’est en quelque sorte, abriter, couvrir, fermer. Or, ce livre fait tout le contraire : il invite à dégager, à parcourir, à propager, à se tourner vers un horizon qui ne limite pas, qui est dans une venue permanente. Il met en oeuvre « une liberté sans format ».