Un film de Gareth Edwards II (2014 - USA, Japon) avec Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe, David Strathairn, Sally Hawkins, Elizabeth Olsen
Potable... mais à peine.
L'histoire : Dans les années 50, une mystérieuse créature marine affole le petit monde des scientifiques, et pas que. Comme elle semble ultra résistante à toute attaque, on décide de la faire exploser à la bombe nucléaire. Et le dossier est classé top secret. 60 ans plus tard, d'autres scientifiques font d'étonnantes découvertes aux Philippines et trouvent le squelette d'une énorme bestiole inconnue, genre dinosaure, et des sortes de cocons qui semblent être restés vivants, car ils se nourrissent des émanations radioactives. Un laboratoire top secret se monte car, si on arrive à domestiquer ce phénomène, ça pourrait être une solution pour faire disparaître nos déchets nucléaires. Parallèlement, le professeur Brody, américain, qui travaille avec sa femme dans une centrale nucléaire près de Tokyo voit son exploitation détruite par un tremblement de terre. Une catastrophe sans précédent qui met toute la zone en quarantaine. Il perd sa femme, et ne s'en remettra jamais d'autant qu'il est persuadé qu'il ne s'agissait pas d'un séisme, mais d'autre chose, et qu'on lui cache un énorme truc. Encore quinze ans plus tard (vous suivez ?), son fils, militaire, qui vit désormais à San Francisco, est appelé à Tokyo : son père est encore en garde à vue, car il persiste à se rendre dans la zone interdite pour ses recherches (on ne sait pas pourquoi le fils a le pouvoir de le libérer, mais bon...). Le jeune homme en a ras-le-bol des lubies de son paternel... Lequel arrive cependant à le persuader de l'accompagner dans la fameuse zone où, là, il retire sa combinaison, sous l'oeil horrifié du fiston. Pas de panique, mon gars : regarde le compteur Geiger, il n'y a pas une once de radio-activité ! Père et fils vont alors tenter de découvrir le secret de la catastrophe d'autrefois, pendant que, dans le même temps, de grosses bébêtes sortent de leur sommeil...
Mon avis : Après une mise en bouche un peu longuette, c'est le moins qu'on puisse dire, l'histoire commence à devenir intéressante mais on passe en même temps en extérieur nuit pour quasiment tout le reste du film. Va savoir pourquoi. Pour qu'on ait plus peur ? Tu parles, du coup, on a du mal à les voir, les grosses bébètes, alors on n'a pas le poil qui frise. Pour avoir des effets spéciaux moins chers ? Sais pas. Mais moi j'aime pas quand c'est tout sombre.
Le film est cependant à peu près potable, si on n'a rien d'autre de mieux à faire ; il faut dire qu'après l'infâme daube de Roland Emmerich en 1998, on pouvait difficilement faire pire ! Mais ce pauvre Godzilla n'a toujours pas trouvé le réalisateur qui sache le mettre enfin en valeur. Il faudrait que je voie les toutes premières versions, y a de grandes chances qu'elles soient mieux, même avec des FX simplistes. Mais se faire la série complète est par contre une fichue gageure car il existe un nombre incroyable de versions !
Et pourquoi avoir ajouté ces autres monstres parasites, qui finissent par voler la vedette à Godzilla ? Ils m'ont saoûlée, ceux-là, mix entre la crevette, Alien et les extraterrestres de Starship Troopers...
En plus, les acteurs... mon Dieu, les acteurs. Aaron Taylor-Johnson a décidément le charisme d'une bernique, il m'insupporte. Pas mieux pour Cranston, transparent. Olsen a un petit rôle de gentille potiche, forcément en extase devant son G.I. de mari, forcément infirmière, un métier de fille. D'ailleurs, au final, les femmes, encore une fois, sont quasiment ABSENTES du film. Non, mais vous vous fichez du monde, messieurs les scénaristes ? On représente 50 % de la population, nom d'une moustache ! Strathairn et Watanabe, quant à eux, sont l'ombre d'eux-mêmes... Bof, y a que les petits garçons qui sont mignons (le fils et le petit Japonais dans le métro). Il faut dire, à la décharge des comédiens, que les rôles sont très mal écrits, franchement bâclés au profit des monstres et des effets spéciaux à tout va.
Sympa cependant, cette version post-Fukushima et post-tsunami du célèbre mythe, ainsi réactualisé à notre monde d'aujourd'hui, ce qui lui donne une dimension intéressante. Un peu racoleuse toutefois. La fin est porteuse d'espoir, avec ce Godzilla écologique, mais, commercialement parlant, suggère une suite en préparation, ce qui est énervant.
Le gros buzz : Juliette Binoche qui apparaît en tête d'affiche ! La rigolade de rire. On la voit, au début, environ 1 minute au total à tout casser... Ils ont fait ça pour attirer le chaland français ? Tu parles... On s'en fiche ! On n'a pas besoin de Juliette pour aimer Godzilla. On n'a pas besoin de Godzilla pour aimer Juliette. Et elle a touché combien pour cette élégante et furtive prestation ?
Conclusion : c'est pas encore le Godzilla qu'on attend depuis des lustres, j'en viendrais même à penser que le Roland Emmerich n'était pas si mauvais !
Mais bon ça se regarde.
Les critiques sont curieusement plutôt bonnes, à part quelques farouches killers. Le public a suivi (plus d'un million d'entrées en France), bien que les commentaires des internautes ne soient pas si enthousiasmants que ça... Très bizarre.