Chronique : « Monika T1 : les bals masqués »
scénario de Guillem March, dessin de Thilde Barboni
Public conseillé : Adultes
Style : Thriller anticipatoire
Paru aux éditions « Dupuis », le 7 mai 2015, 64 pages, 14,50 euros
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L’Histoire
Monika cherche sa sœur, Erika, mystérieusement disparue. Aidée dans son enquête par Théo, génie informatique fuyant un laboratoire japonais auquel il a « emprunté » un prototype ultra-secret, elle retrouve sa piste dans l’entourage de Christian Epson, homme politique ambitieux et centre d’intérêt des médias. Mais il semblerait qu’une mystérieuse organisation s’intéresse également au bel individu…
Ce que j’en pense
Étonnant album. On est initialement un peu perdu : le lecteur est parachuté dans une histoire en cours, sans préavis ni introduction. Il faut prendre le train en marche, et ce n’est pas toujours évident. Erika a disparu, Théo est en fuite, Monika est sur un projet artistique complexe ; et moi… Je lis. Au fur et à mesure, l’écheveau se dénoue, des éléments apparaissent et éclairent ma lanterne. Enfin… Le temps de replonger dans des bals masqués libertins où érotismes et complots se mêlent intimement, ou dans les souvenirs de Monika, délivrés par bribes nous révèlant une part obscure de notre héroïne à facettes.
L’ambiance est, à l’image des couleurs (qui ont le mérite, rare aujourd’hui, d’être posées en technique traditionnelle), particulière, parfois irréelle. Une douceur crue, oxymore également valable pour qualifier les personnages divaguant entre comportements extrêmes et opposés. Étrange. Mais la ligne est, elle, claire, nette, en courbes magnifiques. March s’est auparavant fait la main sur du lourd : Catwoman et Poison Ivy lui ont d’ores et déjà permis d’exprimer sont amour des femmes souples et sculpturales. Amis hédonistes, régalez-vous.
Sans être subjugué par l’histoire, je ne cache pas que j’attends malgré tout avec une certaine impatience la sortie du second et dernier tome : parce que j’aimerais bien avoir le fin mot de l’histoire, parce que j’apprécie de plus en plus les scénarios qui savent quand s’arrêter, et parce que je ne suis pas contre quelque stimulus lascif dans mes lectures…