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Jean Paul Gaultier habille le Grand Palais

Publié le 29 mai 2015 par Polinacide @polinacide
Jean Paul Gaultier habille le Grand PalaisAprès avoir exposé ses créations aux quatre coins du globe, Jean Paul Gaultier fait escale au Grand Palais jusqu'au 3 août 2015, de retour dans sa ville de cœur. Avec une rétrospective à son image : détonante et décomplexée, la promesse d'un vrai show.

Dès l'entrée, " l'enfant terrible de la mode " donne le ton. En accueillant lui-même les visiteurs via une projection animée, aux côtés de plusieurs autres mannequins aux regards aguicheurs. Clin d'oeil sexy sur fond d'humour : on en oublierait presque que l'on se trouve dans un musée.

La mode ? Gaultier s'y intéresse surtout pour sa dimension de spectacle, en défilé comme au Grand Palais. En témoigne la scénographie audacieuse de l'exposition, qui se joue des codes établis en écho à ses précédentes créations: corsets, trench coat et inspirations punk cancan succèdent à son emblématique marinière, dont il avoue avoir toujours aimé " l'aspect graphique et architectural ". " Ma mère m'habillait avec des pulls marins, ils vont avec tout. C'est un basic, un vêtement qui ne se démodera probablement jamais. "

Je crois qu'aujourd'hui, la façon dont on s'habille est une forme d'expression artistique. Saint-Laurent, par exemple, a fait du grand art. L'art réside dans la façon de composer la tenue entière. Prenez Jean Paul Gaultier. Ce qu'il fait est vraiment de l'art.

Andy Warhol

Petit déjà, le créateur fait preuve d'une imagination débordante, en fabriquant notamment des vêtements pour sa toute première muse : son ourson Nana, qui avait porté, bien avant Madonna, un prototype de soutien gorge conique en papier journal. "J'ai pris chez ma grand-mère un napperon circulaire, au milieu duquel j'ai découpé un rond pour faire une jupe à mon ours. Sans le savoir, j'ai ainsi fait une coupe en biais ! " Couturier à l'âme de punk et esthète anticonformiste, Gaultier encourage chacun à s'habiller selon son propre style plutôt que d'imposer une standardisation de la mode. Cuir, latex, dentelle et résille, " l'enfant terrible " mixe, matche et détourne les classiques, pour un résultat virtuose : " à mi-chemin entre le Musée imaginaire de Malraux et le dadaïsme ", comme il aime se définir.

Si Gaultier s'impose aujourd'hui comme l'un des couturiers les plus en vogue de notre époque, sa démarche inclusive s'est voulue le reflet d'un monde ouvert et contrasté, où le vêtement incarne le dialogue entre les cultures, les origines et les ethnies, par delà les limites géographiques et les croyances religieuses. Masculin, féminin : tout simplement humain. Une vision généreuse de la mode qui permet à JPG d'attendrir son public autant qu'il le fait rêver. De la rue aux étoiles.


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