Le règne des animaux et de végétaux est aujourd’hui transformé en produit bancaire coté en bourse. Monétiser le monde du vivant est un marché à part entière qui se développe sous nos yeux, ou plutôt dans notre dos…
Peut-être avez vous manqué ce reportage d’une importance capitale diffusé sur ARTE. Le film documentaire « Nature, le nouvel eldorado de la finance » expose comment les banques et la finance arrivent à détenir les ressources du monde du vivant. Un accaparement « légal » qui ne se fait pas sans conséquence.
Ils osent monétiser le monde du vivant. Les règnes des animaux et des végétaux sont aujourd’hui transformés en produits bancaires cotés en bourse. C’est un marché à part entière qui se développe sous nos yeux, ou plutôt dans notre dos…
L’ignominie est totale
Les politiques de productivisme et de croissance sans limite provoquent la disparition des espèces, qui de fait gagnent en rareté et donc en valeur marchande. L’environnement et ce qu’il contient devient un capital spéculatif. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette situation est contre-nature. Les conséquences pour l’humanité comme pour la faune et la flore sont à redouter. Une autre question vient à l’esprit:
à qui appartient le monde du vivant ?
Les « sauveurs » autoproclamés de la biodiversité
Si vous n’avez pas la réponse, d’autres se sont chargés d’en trouver une « légale »… Les mêmes acteurs financiers qui ont provoqué la crise mondiale de 2008 par cupidité, prétendent aujourd’hui sauver les espèces en leur donnant une valeur marchande. Leur logique pour monétiser le monde du vivant? Un bien qui est rare est protégé afin de préserver sa valeur et… la voir se développer pour générer un profit.
Cette baleine vaut-elle plus morte que vivante?
Libre aux imbéciles de croire que l’argent – ce qui est le plus sale- peut protéger la nature – ce qui est de plus pur. On peut par contre facilement se projeter dans des scénarios catastrophiques où pour augmenter la valeur d’une espèce on organise sa rareté.
Combien vaut la nature ?
Et… combien peut-elle rapporter surtout ? À l’heure où l’on craint le pire pour la biodiversité, ce documentaire d’ARTE révèle la financiarisation croissante des ressources naturelles par les banques et les investisseurs privés.
Émerge alors un nouveau business, celui de la protection environnementale. Prometteur en termes de profits, c’est ce nouveau marché édifiant qui est décrypté dans ce documentaire exceptionnel.
Le principe est simple pour monétiser le monde du vivant, on attribue un coût à la nature, Arte apporte une explication :
« des banques et des fonds d’investissements, pourtant responsables de la dernière crise financière en date, achètent d’immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales menacées. Monétarisées et financiarisées, ces réserves sont ensuite transformées en produits boursiers possiblement spéculatifs. »
Sur le marché, on peut ainsi acheter et vendre des titres sur « la mouche » ou « l’orang-outan » et d’autres. Les entreprises qui polluent peuvent acheter ces titres pour se donner bonne figure. Ainsi on peut imaginer Nutella acheter des titres « arbre centenaire d’Amazonie » pour continuer d’autre part à déboiser l’Amazonie. Comme le dénoncent des économistes objecteurs de croissance, alors que tout indique la nécessité de ralentir, le choix est fait d’accélérer dans la même logique qui est à l’origine d’un problème systémique.
Peut-on donc tout vendre ?
Il apparaît que monétiser le monde du vivant est bien un choix de société plus qu’un état de fait. Un lobbying surpuissant s’acharne déjà à tirer la couverture du coté des multinationales. Les conséquence ne devraient pas tarder à se faire ressentir.
Ce qui est triste, c’est que la raison ne l’emporte pas sur l’appât du gain. Ce qui est dommage c’est que les gens sains d’esprit ne se fassent pas plus entendre.
Présentation du film d’ARTE :
(Vous pouvez activer le sous-titrage en français pour l’interview)